Tendre Jeudi
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Maison de Steinbeck à Salinas

Voyage Californie & Oregon 2017 – Jour 2 : Monterey par Salinas

5h30, yeux grands ouverts. Foutu décalage horaire… En même temps, nous sommes en vacances, nous n’allons pas traîner au lit à rêvasser… Nous nous levons péniblement, nous avons quelques biscuits qui feront office de petit déjeuner, nous verrons plus tard, notre objectif est de prendre un bus qui nous amènera à une gare d’Oakland (à côté de San Francisco), et de là, nous prendrons un train qui nous déposera à Salinas. Le train, de la compagnie Amtrak, part de Seattle et va jusqu’à Los Angeles. Il parcourt 1800 Km environ en 30 heures. Il est aussi connu pour ses nombreux retards…

Nous sommes à 30 min à pied du bus, pas de gare à San Francisco… Nous traversons donc la ville au petit matin, c’est plutôt calme mis à part cet accident de voiture que nous avons entendu depuis notre chambre. Nous apercevons le triste spectacle en traversant la rue. La police a tout bouclé, y’a des rubans jaunes comme dans les films.

Pendant que nous attendons le bus, un homme, retraité anglais, nous dit que le train a déjà 30 min de retard… Nous discutons avec lui, il va jusqu’à Los Angeles, ça va être long… Il nous explique que le train roule très lentement et que c’est plutôt surprenant!

Le bus arrive, lui-aussi en retard, et nous quittons la baie pour Oakland.

Pour moi, Oakland, c’est l’équipe de basket des Golden States Warriors, c’est aussi une ville dangereuse car j’avais lu que le basketteur Jason Kidd venait de là et que ça craignait. Mais j’ai certainement exagéré la chose, faut dire que c’est une impression qui doit bien avoir 20 ans…

Quoiqu’il en soit, le peu que j’en vois ne me donne pas envie d’y traîner. Ce n’est pas particulièrement joli, juste des habitations qui se suivent, sans charme. Sans doute que d’autres quartiers sont plus jolis, mais là, aux alentours de la gare, ça donne juste envie de sauter dans le premier train. Et ça tombe bien car le train arrive avec ses plus de 30 min de retard et les gens se mettent à distance des portes et forment une queue devant chaque porte. Personne n’essaie de monter. Nous nous mettons dans le rang histoire de faire comme tout le monde, mais nous trouvons ça un peu étrange, et avons peur que le train parte sans nous. Un homme en costume et casquette de l’Amtrak descend et aide une femme âgée à descendre à son tour, puis une personne handicapée. Puis il vient nous voir un par un, vérifie les billets et note sur un papier cartonné l’emplacement qu’il nous attribue. Nous entrons dans le train, montons à l’étage du wagon où nous découvrons des sièges immenses et très confortables avec beaucoup d’espace. On ne touche même pas le siège de devant si on tend les jambes! Non, nous ne sommes pas en première classe.

Nous nous installons, je regarde un film pourri sur ma tablette qui se passe à Tchernobyl, mon amoureuse s’endort un peu puis regarde le paysage. Je me mets à écrire, j’ai un nouveau projet de roman en tête, puis je lance un autre film, le remake de The Crazies de Romero. C’est moyen. Mais sinon, j’ai de bons films dans ma tablette, hein! C’est juste que j’ai envie de voir des films avec des monstres en ce moment.

A vrai dire, je regarde le film d’un œil et les paysages de l’autre. C’est souvent très sec, parfois y’a des marais, des montagnes, l’Océan Pacifique au loin. Beaucoup d’agriculture, c’est le pays de la laitue, des fraises, des artichauts, des tomates… Je pense A l’Est d’Eden de Steinbeck. C’est exactement ici que ça se passe.

A Salinas, drôle d’impression. La gare, déserte, le parking, immense et complètement vide, nous donnent l’impression d’arriver dans une ville morte. Il ne manquerait plus qu’un mec joue de l’harmonica… Du coup je pense à Charles Bronson, Henry Fonda et Claudia Cardinale et j’ai envie de revoir Il Était Une Fois Dans l’Ouest.

Nous laissons nos sacs à la consigne de la gare moyennant 5 Dollars chacun et partons explorer la ville. Il est 13h, notre priorité est de manger avant tout. Le guide nous conseille d’aller chez Rosita et nous voilà avec des assiettes remplies à raz bord, mon amoureuse un burrito géant, moi, un Chili Verde. C’est pas mal. Trop mais pas mal. Il y a une purée d’haricots rouges, du riz, du porc cuit dans une sauce avec des poivrons.

Avant de filer à Monterey, nous tenons à voir à Salinas le National Steinbeck Center, musée dédié à Steinbeck donc, sa vie, ses œuvres.

C’est étonnamment bien foutu. Je me demandais comment on pouvait rendre un musée sur des livres intéressant, et c’est vraiment réussi, on voyage dans le temps, on découvre quelques secrets mal gardés sur les œuvres, je suis complètement fasciné, j’ai envie de relire l’oeuvre complète de Steinbeck! A chaque pas, à chaque nouvelle oeuvre, des images me reviennent, celles que je m’étais façonnées durant les longues et agréables soirées à dévorer ses oeuvres.

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A la boutique, j’achète un livre, Tendre Jeudi, dans son édition américaine. Ce n’est pas mon livre préféré, mais j’ai déjà 3 version de Tortilla Flat dont 2 en anglais.

J’adore Steinbeck. J’aime son univers, ce qu’il raconte, comment il le raconte. J’aime son regard sur sa région, sur les travailleurs, sur la société. A lire en anglais, c’est un peu trop difficile pour mon niveau, mais j’espère un jour progresser suffisamment pour les lire, alors je les achète aussi en anglais!

A Salinas, outre Le National Steinbeck Center, il y a aussi la maison dans laquelle Steinbeck et sa famille vivaient durant son enfance. Nous marchons jusqu’à cette dernière, c’est une splendide demeure en bois en très bon état, complètement rénovée. Tout comme les maisons autour, elle date de la dernière décennie du 19e siècle. C’est un restaurant-musée maintenant. On ne va pas se mentir, Salinas, ce n’est pas très très joli. Y’a quelques chouettes maisons avec de jolis jardins, mais rien de bien folichon.

Maison de Steinbeck à Salinas

Nous prenons donc le bus pour Monterey. Il y a un illuminé avec nous. Il a un œil poché, il a dû se faire tabasser. Pas étonnant, il l’ouvre pour rien dire et commence à ennuyer un passager. Une personne de mauvaise composition lui pocherait le 2e œil. Il a tout l’air d’un SDF, il porte un chapeau en tissu sur lequel il a rajouté une casquette. Il protège très sérieusement sa tête du soleil, mais de toute évidence, il devrait plutôt porter un casque. Il parle tout seul, répète qu’il a descendu un avion, au Vietnam apparemment. Vu son âge, il n’a pas pu faire la Vietnam, je crois qu’il fabule. J’aimerais bien en savoir plus mais le disque est rayé. Lorsqu’il devient menaçant parce qu’un passager l’a regardé dans les yeux, ou plutôt dans l’œil, le chauffeur s’arrête et le fout dehors. Le mec s’exécute sans se plaindre. Le chauffeur dit que déjà qu’il ne le fait pas payer, il va pas en plus nous emmerder (traduction libre)!

Un homme d’un âge certain est assis à ma droite. Il a une tenue de cycliste et a accroché son vélo sur le porte-vélo situé à l’avant du bus, oui, sur le par-choc. Avec nos gros sacs à dos, les gens sont intrigués et nous demandent si nous faisons de la randonnée. Au début, c’était l’idée, mais nous avons changé nos plans. Il nous demande notre parcours, d’où nous venons, ce que nous faisons dans la vie. Lui, c’est un plombier de 72 ans à la retraite. Je crois qu’il m’a dit qu’il bossait sur une base militaire, mais je ne suis pas sûr de ce passage, et dans un soucis d’honnêteté intellectuel, je préfère vous dire que je ne suis pas certain de la véracité de ce que je raconte.

Ce que j’ai parfaitement compris en revanche, c’est qu’il est marié depuis 37 ans et que c’est elle la chef. Il rajoute que dans un couple, les femmes sont toujours les chefs. Après, il fait une blague sexiste que j’ai du mal à traduire, du genre qu’elles sont les chefs des cartes bleus, il éclate de rire, je souris, et je me dis que ça devait être plus drôle en version originale. Il me parle du Tour de France, me demande si je connais, il veut savoir si je l’ai déjà vu en vrai, je lui raconte que le Tour est passé pas loin de chez moi y’a quelques années, et il est à la fois envieux et admiratif car je suis français et qu’en France, on a le Tour de France. Je n’ose pas lui dire que je m’en fiche pas mal que des mecs bourrés de médocs se tirent la bourre sur des vélos…

A son arrêt, il me sert la main, descend, décroche son vélo et file vers de nouvelles aventures en nous faisant des signes de la main.

Un autre homme engage la conversation, nous demande d’où nous venons, France, il lève le pouce, il a l’air de trouver ça cool d’être de France. Lui, il vient de Floride et vient d’arriver en Californie. Il parle en hochant la tête comme pour acquiescer à ses propres propos. Ce mec, fort sympathique au demeurant, me donne l’impression qu’il est souvent d’accord avec lui-même.

Les gens sont avenants, c’est stupéfiant! Et terriblement agréable! Je prends les transports en commun en France depuis presque 20 ans tous les jours, et je n’ai pas parlé à autant de personnes… Il va vraiment falloir que j’apprenne à m’ouvrir un peu plus!

A Monterey, nous filons à l’hôtel, mais c’est plutôt un motel à vrai dire. Confortable, propre, parfait pour nous!

Nous allons ensuite directement à l’Océan, nous sommes là pour ça après tout!

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Comme nous avons vu avant de partir la série Big Little Lies (que je conseille) et qu’elle se passe à Monterey, nous reconnaissons certains lieux. Là c’est où Nicole Kidman, Reese Whitherspoon et Shailene Woodley prennent leur café, là c’est où Reese Whitherspoon a son accident de voiture, là c’est où Nicole Kidman visite un appartement, etc.

Nous traversons un marché des artisans qui semble avoir lieu tous les lundis. Il y a beaucoup de monde, des stands pour manger sur le pouce, des vêtements à vendre, des bijoux artisanaux, des objets de déco. Cela donne une ambiance très légère au tout, c’est très agréable.

Au port, nous voyons notre première loutre! Même si elle n’est pas très près de nous, nous sommes fascinés! Et puis y’a 2 lions de mer qui semblent attendre les restes du resto au-dessus d’eux! Qu’est-ce que je suis heureux!

J’aime l’ambiance de ce lieu. La baie semble sans fin, c’est magnifique.

Nous entrons dans un restaurant italien, 2 musiciens noirs jouent des standards. Nous mangeons bien, la musique est excellente, ils ont des voix superbes!

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