
Meilleures BD 2024, le top des BD de l’année
Sommaire
- Les meilleures BD sorties en 2024
- La Route – Manu Larcenet
- Wendigo – Thorgal Saga, Tome 2 – Duval & Rouge
- Les Chemins de Désir, Les Petits Riens – Lewis Trondheim
- Arca, ou la Nouvelle Eden – Van Jensen & Lonergan
- Moon, Tome 1, Une Balle pour un Croisé – Louwes & Vandevelde
- Hirayasumi T4 & 5 – Keigo Shinzo
- Donjon Monsters T18, Noces de Fleurs – Sfar, Trondheim, Picault
- Horizons obliques – Richard Blake
- Petit pays – Savoia, Sowa & Faye
- Neuf – Pelaez & Grabowski
- Live Memorium – Mākasu & Bourget
- Aurore et l’orc – Lewis Trondheim (2 tomes)
- Dragon Hunt Tribe – Shiro Kuroi
- Fidji – Cano & Goux
- L’amour est au menu, Tome 1 – Sakaomi Yuzaki
- Mickey contre l’Alliance maléfique – Pothier & Pilet
- Sisyphe – Le Tendre & Peynet
- Au-dedans – McPhail
- Les Navigateurs – Lehman & DeCaneva
- Thorgal Saga, T3, Shaïgan – Yann & Surzhenko
- Le chien gardien d’étoiles – Takashi Murakami
- Phantom Road – Lemire & Walta
- Noir Horizon, T2 – Pelaez & Blasco-Martinez
- Bomb X, T2 – Brugeas & Santenas
- Bellatrix, T2, Les Mondes d’Aldébaran – Léo
- Meilleures BD rééditées en 2024
- Le Combat Ordinaire, Intégrale – Manu Larcenet
- Basketful of heads – Joe Hill & Leomacs
- Batman, Imposter (Noir et blanc) – Tomlin & Sorrentino
- Hellboy – Édition Spéciale 30e Anniversaire – Mike Mignola
- D’autres (très) bonnes BD à découvrir
Dernière mise à jour : 30 octobre 2024
En 2024, l’univers de la bande dessinée continue de nous captiver, nous les lecteurs, avec une très large variété de nouvelles publications. La BD confirme ainsi sa place dans la culture populaire et s’impose même comme un média de plus en plus sérieux et divers.
Comme vous pouvez le constater, la liste des meilleures BD 2024 contient des auteurs établis (Larcenet, Sfar), mais aussi des talents moins connus mais tout aussi talentueux. L’année se distingue déjà par une diversité des thématiques, offrant des récits poignants, humoristiques et imaginatifs.
Comme tous les ans maintenant (liste en bas de page), je propose ma petite sélection de bandes dessinées, mangas, comics que j’ai aimés et que je souhaite partager avec vous !
J’aime la BD dans sa diversité la plus large, qu’il s’agisse de sagas épiques, de romans graphiques ou de strips humoristiques, j’essaie non pas d’être exhaustif, mais de vous aider à choisir vos achats et / ou cadeaux !
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Les meilleures BD sorties en 2024
La Route – Manu Larcenet

La Route est un roman de Cormac McCarthy qui valut à ce dernier un très mérité Prix Pulitzer. Sorti en 2008 en France, le roman raconte l’histoire d’un père et son fils traversant les États-Unis à la recherche de choses à manger dans un monde apocalyptique où tout a brûlé et où les survivants se laissent volontiers tentés par le cannibalisme. Nos 2 héros s’y refusent et fuient les autres comme la peste pour tenter de rester en vie. La relation entre le père et l’enfant est touchante, le père préparant son fils à ce nouveau monde dont il n’y a plus rien à tirer. Œuvre sombre, nihiliste, La Route a fait l’effet d’un terrible coup de poing, et son adaptation en film en 2009 posa des images difficiles sur les mots de McCarthy.
Aujourd’hui, c’est en BD que le roman est adapté, et force est de constater que le dessin est d’une beauté saisissante malgré l’horreur de fin du monde qui y est illustrée. Larcenet joue sur des nuances de gris, sur quelques couleurs également dans ce récit où neige des cendres en permanence. Les images sont saisissantes, prennent aux tripes et explosent à nos yeux dans un réalisme froid et austère.
Larcenet livre une adaptation personnelle tout en respectant le matériaux de base. C’est une œuvre puissante devenue instantanément un classique de la BD. À couper le souffle.
Wendigo – Thorgal Saga, Tome 2 – Duval & Rouge

Wendigo, le 2e tome de la série Thorgal Saga par Fred Duval et Corentin Rouge, plonge les lecteurs dans une aventure qui mêle mythologie nordique et amérindienne. Thorgal, accompagné de sa famille, est détourné vers l’Amérique du Nord où il se retrouve impliqué dans un affrontement entre deux tribus autochtones. Tout ceci est exacerbé par la présence d’une créature surnaturelle, le Wendigo, que Thorgal doit affronter pour protéger sa famille et sa femme Aaricia, enceinte et blessée.
L’album, qui cherche à renouer avec le génial cycle de Qâ est particulièrement magnifié par les illustrations de Corentin Rouge, grâce à un trait précis et dynamique.
Les fans de Thorgal retrouveront les thèmes forts de la série, notamment les réflexions sur le destin, le courage et la famille, tout en développant de nouveaux territoires mythologiques.
Wendigo est une aventure captivante qui s’inscrit parfaitement dans la saga Thorgal, apportant à la fois fraîcheur et respect de l’héritage de la série originale.
Les Chemins de Désir, Les Petits Riens – Lewis Trondheim

Dans Les Chemins de Désir, 9e tome de sa série Les Petits Riens, Lewis Trondheim continue d’explorer les trivialités du quotidien avec une autodérision et une finesse remarquables. À travers des anecdotes éphémères et souvent insignifiantes, il construit un récit graphique qui reflète son regard unique et pénétrant sur le monde. Chaque page de ce roman graphique est une invitation à s’arrêter et à contempler ces petits riens qui, ensemble, font le sel de nos vies.
Tout comme avec les volumes précédents, Trondheim réussit avec brio à transformer le banal en extraordinaire, tout en développant les thèmes de l’intimité et du spectacle du quotidien, offrant ainsi un regard à la fois critique et amusé sur notre époque. L’occasion d’apprendre à s’émerveiller de tout ce qui nous entoure et au final, à être un peu plus authentique.
Arca, ou la Nouvelle Eden – Van Jensen & Lonergan

Récit d’anticipation qui nous plonge dans un futur où les derniers humains survivent dans l’espace sur une arche en attendant de trouver une nouvelle planète habitable, Arca, ou la Nouvelle Eden nous raconte une société inégalitaire où quelques personnes très riches qui ont bâti ladite arche, profitent de leurs privilèges pour organiser une société inégalitaire. Malgré une propagande bien huilée, un grain de sable va enrayer la mécanique.
Sur le papier, le récit est plutôt intéressant mais manque finalement un peu d’ambition en raison d’un manque flagrant de nuance dans son discours et une fin un peu trop téléphonée. Dommage.
Moon, Tome 1, Une Balle pour un Croisé – Louwes & Vandevelde

Dans le futur, le voyage dans le temps est possible, mais une police veille à ce que personne ne change le passé afin de ne pas changer le futur. 3 enfants, dont les parents travaillent dans la police du temps vont commencer à sentir que leurs parents sont de vilains menteurs… Ces enfants sont évidemment intelligents, brillants, beaux… ce qui nous plonge alors dans un récit pour adolescents sans grande originalité. Le dessin est beau, tout en noir est blanc, mais on regrette le choix de faire de ces trop formidables adolescents les moteurs du récit. Une histoire tournée autour des adultes m’aurait certainement un peu plus parlé… Mais c’est peut-être parce que je suis vieux. Reste que, tout ça est très bien fait !
Hirayasumi T4 & 5 – Keigo Shinzo

Le manga Hirayasumi suit son petit bonhomme de chemin depuis l’année dernière où les 3 premiers tomes avaient eu les faveurs de mon top des meilleures BD de l’année 2023.
Les personnages continuent à évoluer, petit à petit, dans en environnement bienveillant mais pas naïf. Lire Hirayasumi, c’est la certitude de passer un moment de bien être, de tendresse, et les nouveaux tomes ne trahissent pas l’esprit de départ, on se retrouve en terrain connu, et ça fait du bien !
Donjon Monsters T18, Noces de Fleurs – Sfar, Trondheim, Picault

Si vous connaissez l’univers de Donjon créé par Lewis Trondheim et Johann Sfar, alors vous comprendrez que régulièrement, les BD issues de cette longue saga (celui-ci est le 56e album, mais le 18e de la sous-série Monsters) entrent dans la liste des meilleures BD annuelles. L’écriture y est toujours maîtrisée, parfois drôle, parfois sombre et chaque tome enrichit plus encore l’immense mythologie développée par les auteurs.
Bien sûr, je ne recommande pas de lire ce tome sans avoir rien lu d’autre, ça serait complexe à comprendre et il ne fait pas figure d’épisode pour s’initier à l’univers. La page Wikipedia dédiée à cette BD donne suffisamment d’indications pour se mettre à la lire.
Ici, on suit Herbert et Isis devenus vieux, qui réalisent un voyage pour leurs noces de fleurs, et bien sûr, cela ne va pas se passer comme prévu, et une aventure inattendue et rocambolesque va se dérouler devant nos yeux, ouvrant vers d’autres possibles. Parfaitement rythmée, il est très agréable de retrouver ces personnages dont l’histoire tragique n’a pas mise à mal leur amour.
Un très beau tome d’une saga toujours aussi qualitative.
Horizons obliques – Richard Blake

« Horizons Obliques » raconte l’histoire d’Adley, fille des explorateurs Jacob et Elena Armlen, perdus dans une dimension parallèle. Adley part alors à leur recherche, confrontée à des paysages malléables et des entités étranges…
Le comics brille par sa richesse narrative, ainsi qu’un style graphique influencé par des artistes comme François Schuiten. On y découvre des panoramas déstructurés et surréalistes qui nous plongent véritablement dans un univers à l’ambiance unique. Le récit nous porte jusqu’à son dénouement avec subtilité, nous laissant entrevoir un monde plus large et plus complexe.
On s’étonnera néanmoins qu’ »Horizons Obliques » ne soit que la première œuvre de son auteur Richard Blake, qui a là tous les éléments pour devenir un grand nom de la bande dessinée nord-américaine contemporaine.
Petit pays – Savoia, Sowa & Faye

L’adaptation en bande dessinée de « Petit Pays » par Marzena Sowa et Sylvain Savoia, basée sur le roman de Gaël Faye, témoigne du génocide rwandais et de la guerre civile au Burundi.
Sowa et Savoia nous immergent dans le quotidien de Gaby, jeune adolescent, avec qui nous partageons les joies innocentes et les peurs grandissantes liées aux évènements dans son pays (le Burundi).
Ce roman graphique capture les souvenirs d’enfance de Gaël Faye face aux horreurs du monde adulte, rendant chaque dilemme et chaque moment d’angoisse profondément réel pour le lecteur. On est alors frappé par une BD qui montre de beaux et tendres moments d’enfance (et l’innocence qui en découle), et la brutalité des événements historiques, créant ainsi une œuvre puissante, indispensable, et qui transmet des émotions d’horreurs.
Neuf – Pelaez & Grabowski

« Neuf » raconte l’histoire de Johnny C. Hubel, un astronaute étonnamment talentueux, qui s’embarque pour la planète Neuf. Lors d’une mission qui tourne mal, il se retrouve transporté vingt ans dans le passé, juste avant l’accident qui a tué sa petite amie. Comprenant qu’il a voyagé dans le temps, il essaie de réparer les erreurs de son passé tout en préparant son retour sur la planète.
Les voyages dans le temps m’ont toujours passionné ! Et lorsque je tombe sur un récit qui sait aussi bien tirer parti de cette thématique, je dois avouer que cela fait clairement mon bonheur ! Ici, en plus, les auteurs nous invitent à la réflexion et arrivent à jouer sur les mystères autour de ce voyage. En s’appuyant sur l’intensité émotionnelle qui découle des réparations du passé de Johnny, les auteurs nous livrent clairement une BD aux allures philosophiques qui nous interroge sur notre propre passé. Que ferions-nous si nous revivions notre passé ?
Les illustrations de Grabowski, réalistes et soutenant un univers SF et fantastique, servent parfaitement le scénario de Pelaez. “Neuf” se révèle être une œuvre puissante qui ne laisse pas indifférent.
Live Memorium – Mākasu & Bourget

« Live Memorium » suit Tomasu, un comptable déprimé qui, après la mort de sa mère, décide d’utiliser une technologie illégale appelée Live Memorium. Cette technologie permet à ses utilisateurs de revivre et d’interagir avec leurs souvenirs d’enfance, leur offrant ainsi la possibilité de corriger des erreurs passées (sans impact sur la réalité). Tomasu se lance à corps perdu dans ses souvenirs, si bien que sa personnalité évolue à mesure qu’il règle les traumatismes de son enfance.
« Live Memorium » est une BD brillante qui réussit à explorer les thèmes de la solitude et de la rédemption à travers une exploration profonde des émotions humaines en s’appuyant sur les dérives des hautes technologies. Les dessins de Bourget sont sublimes et créent un univers unique, stimulant le scénario de Mākasu, qui maintient une tension narrative tout au long du récit tout en nous questionnant sur notre réalité et notre rapport aux nouvelles technologies. La série Black Mirror n’aurait pas fait mieux.
Aurore et l’orc – Lewis Trondheim (2 tomes)

« Aurore et l’orc » de Lewis Trondheim est une bande dessinée plutôt à l’attention des plus jeunes qui mélange humour et fantastique. L’histoire suit Aurore, une petite fille de primaire, qui doit supporter un orc qui se retrouve dans sa classe après avoir été téléporté depuis son monde où il combattait des elfes. Personne, sinon Aurore, ne semble se soucier de la présence de ce nouvel élève pas comme les autres. Aurore se retrouve alors embarquée dans une série d’aventures inattendues où le monde des humains et celui des orcs se rencontrent de façon imprévisible et souvent hilarante.
Trondheim brille à nouveau grâce à son humour décalé et sa capacité à créer des situations complètement loufoques qui font mouche. Le duo formé par Aurore et l’orc est particulièrement attachant, et leurs interactions sont autant de moments drôles que touchants. Une BD à mettre entre toutes les mains (jeunes et moins jeunes).
Dragon Hunt Tribe – Shiro Kuroi

J’ai été bluffé par Léviathan, le premier manga de Shiro Kuroi, dans lequel, durant 3 tomes, il réalise une sorte de “Sa Majesté des Mouches” dans l’espace. Son style visuel, caractérisé par des visages hyper expressifs et le soin du détail, son écriture brute et sans concession, ont propulsé son premier essai parmi les mangas à ne pas rater.
Alors, quand il se lance dans une nouvelle série, on a envie d’aller voir ce que le jeune mangaka a à nous proposer. Fini la SF, cette fois, on se mesure à des dragons ! Rudora, chasseur de dragons expérimenté va trouver une jeune fille dans un nid qui a vraisemblablement été élevée par ces derniers. Enfant sauvage, elle est emmenée dans la tribu de Rudora où elle va apprendre à être une véritable humaine et une chasseuse de dragons.
Shiro Kuroi arrive rapidement à nous plonger dans son univers, développant plusieurs mythes tels que ceux de l’enfant sauvage dans un monde où dragons et humains se côtoient dans une guerre sanglante. Manga efficace, ce premier tome surprend par quelques décisions scénaristiques étranges, ce qui n’enlève rien à la qualité globale de l’ensemble. Quelques dialogues, cependant, auraient pu être un peu mieux travaillés.
Fidji – Cano & Goux

Fidji est une bande dessinée qui suit l’histoire de deux amis, Sam et Vincent. Sam arrive des îles Fidji sans prévenir et entraîne Vincent dans un road trip vers Biarritz, une ville chargée de souvenirs. Au cours de leur voyage à travers la France, les deux amis doivent faire face à leur passé, à leurs choix de vie, à leur violence. Vincent, dépressif, essaie de se reconstruire mais se sent aspiré vers ce passé qui l’a tant fait souffrir.
Véritable BD introspective qui utilise le road-trip pour délivrer les enjeux psychologiques de son récit, Fidji est un petit bijoux d’écriture associé à un dessin dynamique qui permet de transmettre un maelström d’émotions qui vont de la joie à la tristesse, la colère et le doute.
Fidji est assurément une BD qui touche, qui compte en cette année 2024, un indispensable à lire. Cela faisait d’ailleurs longtemps qu’une BD ne m’avait pas fait pleurer…
L’amour est au menu, Tome 1 – Sakaomi Yuzaki

Yuki Nomoto, une jeune femme passionnée de cuisine, adore cuisiner des plats immenses. Sauf qu’elle n’a personne avec qui les partager. Elle rencontre alors sa voisine qui semble aimer beaucoup manger, et s’installe alors une amitié entre les 2 femmes. L’une cuisine, l’autre mange.
Le récit se focalise d’abord sur la passion pour la cuisine des 2 protagonistes (et franchement, ça donne faim), et la relation qui se développe entre les deux femmes. Le traitement et le développement de leur amitié emprunte aux codes de la comédie romantique (mais qui sait, peut-être y’aura-t-il plus ?) sur une amitié naissante entre 2 femmes seules et modernes, loin des clichés habituels des femmes dans les mangas. L’amour est au menu est un merveilleux manga sincère et feel-good à ne pas lire avant un repas.
Mickey contre l’Alliance maléfique – Pothier & Pilet

Mickey contre l’Alliance maléfique est une bande dessinée de science-fiction mettant en scène la célèbre souris de Disney dans un univers rétro-futuriste. L’histoire se déroule à New-Mickeyville, où le Fantôme noir orchestre une évasion massive de la prison spatiale « 100-T ». Il forme alors l’Alliance maléfique avec d’autres criminels notoires comme Pat Hibulaire et les Rapetou. Face à cette menace, Mickey rassemble ses amis Dingo, Minnie et Donald pour créer la Space Ranger Force et contrer les plans machiavéliques des vilains.
Avec Pothier, scénariste de Ratafia, on était en droit à s’attendre à un humour absurde rempli de jeux de mots ! Et c’est le cas ! Avec des références subtiles à la pop culture et des jeux de mots malins qui parsèment l’histoire, on ne peut s’empêcher de penser à l’école Goscinny grâce à un sous-texte qui égratigne notre société (notre addiction aux réseaux sociaux par exemple). Côté dessin, Pilet fait du très beau, particulièrement bien mis en scène et dynamique, on est dans un univers connu malgré l’aspect futuriste du récit.
Mickey contre l’Alliance maléfique est une BD qui s’adresse d’abord aux enfants, mais qui fera aussi plaisir aux plus vieux.
Sisyphe – Le Tendre & Peynet

La BD Sisyphe créée par Serge Le Tendre au scénario et Frédéric Peynet au dessin, fait partie d’une série explorant les mythes grecs (voir Astérios et Pygmalion). Comme son titre l’indique, elle relate l’histoire tragique de Sisyphe (vous savez, celui qui pousse indéfiniment un rocher en haut d’une colline), le fondateur légendaire de Corinthe, et sa confrontation avec les dieux grecs.
Vous aimez la mythologie grecque ? Cette BD est faite pour vous ! Les auteurs arrivent à donner une couche de modernité à ce mythe en intégrant une dimension plus intime au personnage de Sisyphe. Récit sombre au possible, Sisyphe est un père prêt à tout pour sauver son enfant victime d’une malédiction, même à en assumer le pire des châtiments. S’opposent alors 2 mondes : celui des hommes et des dieux. Dans cette confrontation, les dieux ont souvent le dernier mot. Mais Sisyphe est malin…
Une belle BD et un grand récit mené de main de maître par Le Tendre et Peynet grâce à un rythme soutenu, dans la précision dans les détails, et à une modernisation d’un mythe qui a traversé les époques.
Au-dedans – McPhail

Au-dedans est le premier roman graphique de Will McPhail, illustrateur talentueux qui sévit dans le magazine New Yorker. Cette BD suit le quotidien de Nick, un jeune citadin qui prend conscience de la superficialité de ses interactions sociales et qui cherche alors à donner du sens à tout ça. Le récit explore ainsi les thèmes de la solitude, des relations humaines et de la quête de connexions authentiques dans un monde moderne où les gens n’ont jamais autant semblé déconnecté les uns des autres.
Au-dedans est une petite merveille de récit intimiste qui nous plonge dans la tête d’un homme qui cherche à se connecter aux personnes qu’il rencontre. Que ce soit une amante, un plombier, ses voisins, sa sœur ou sa mère, il réalise que personne ne s’autorise à être vulnérable face aux autres, ce qui de fait, pose une distance froide entre les gens. Un drame lui fera alors prendre conscience des choses qu’il n’a pas partagé à cause de cette fameuse distance.
Au-dedans est une très grande BD qui m’a clairement séduit, de part son humour léger, son sens de l’observation, les sentiments et les émotions qui s’en dégagent, et son style graphique qui joue sur le noir et blanc pour le réalisme et les couleurs pour l’onirisme.
Permettez-moi de remonter un peu dans cet article et de copier / coller la dernière phrase de la chronique de Fidji : “Cela faisait d’ailleurs longtemps qu’une BD ne m’avait pas fait pleurer…” encore.
Les Navigateurs – Lehman & DeCaneva

Neige Agopian revient à Paris après 20 ans d’exil. Elle retrouve ses amis d’enfance, Max, Arthur et Sébastien, mais disparaît aussi soudainement que mystérieusement, poussant ses amis à mener une enquête qui les confronte à une légende urbaine, une énigme artistique, et un monde perdu surveillé par les mystérieux “Navigateurs”.
J’ai beaucoup hésité avec la note de cette BD. C’est clairement une très grande réussite, c’est visuellement impressionnant, l’écriture est top, le sujet et son traitement sont excellents, on a l’impression de lire du Lovecraft, c’est vraiment brillant. Mais la BD souffre du syndrome du vouloir trop en faire. Un sombre passé ressurgit mais n’apporte rien au récit, à peine aux liens entre les personnages, c’est si impromptu qu’on ne comprend pas très bien où on veut nous amener. Il y a aussi ce trio d’amis dont l’un d’eux est très largement effacé, à se demander si le scénariste n’a pas regretté de l’avoir intégré dès le début.
Reste que ces petits défauts n’enlèvent rien à l’exceptionnelle qualité de ce récit. Les auteurs savent poser une ambiance, créer une mythologie, ils nous font voyager en plein Paris fantastique, horrifique, en empruntant au réel et en le sublimant, c’est génial, on ne lâche pas le bouquin, on en veut d’autres des comme ça !
Thorgal Saga, T3, Shaïgan – Yann & Surzhenko

Le principe de Thorgal Saga, est de confier à des auteurs un récit de Thorgal qui n’a pas été raconté. Dans le 1er tome, Thorgal était vieux et disait au revoir à l’amour de sa vie. Dans le 2e, Thorgal faisait face à une créature mythologique amérindienne se passant après le cycle de Qa. Ce 3e tome, lui, est propulsé au milieu du cycle de Shaïgan, pas le cycle préféré des fans, alors peut-être l’occasion de lui donner un peu plus de profondeur. Thorgal a perdu la mémoire et Kriss de Valnor (ennemie jurée follement amoureuse de lui) en a profité pour lui faire croire qu’il était son mari et un pirate sans merci : Shaïgan-Sans-Merci.
Sauf que Thorgal / Shaïgan sent que ce n’est pas sa vraie vie, quelque chose ne colle pas. Dans ce tome, Shaïgan est en pleine introspection et doit chercher une épée légendaire afin d’avoir les réponses à ses questions.
BD efficace, le scénario, bien ficelé, souffre néanmoins d’un contexte bien établi dont il est difficile de s’extirper. Ici, les auteurs ne peuvent développer l’aventure qu’en appuyant sur l’introspection du personnage principal. Ils en profitent également pour développer le personnage de Kriss de Valnor qui manque néanmoins de subtilité, surtout quand on sait ce qu’elle finira par advenir. Reste que l’aventure est très efficace, on se prend au jeu, on plaint notre héros dont on espère une rapide rédemption. La fin est un peu abrupte, il n’y en a pas, il faut donc lire le tome intitulé Géant (issu de la série principale). Si les 2 précédents tomes pouvaient se lire sans connaître parfaitement l’univers de Thorgal, celui-ci est clairement réservé aux fans car sinon, il sera difficile de comprendre les tenants et aboutissants. Reste que c’est une très bonne BD !
Le chien gardien d’étoiles – Takashi Murakami

Une famille accueille un chien et le père se retrouve à s’en occuper. Malade puis au chômage, sa femme le quitte. Il ne lui reste que quelques affaires, sa voiture et son chien, il décide alors de prendre la route.
Résumer Le chien gardien d’étoiles n’est pas une mince affaire. Ce sont plusieurs histoires imbriquées les unes avec les autres toutes vues par le prisme des chiens qui accompagnent des humains dans leurs péripéties. Ici un homme malade, là une vieille femme qui retrouve la goût de vivre en adoptant un chiot, un assistant social qui veut comprendre ce qui est arrivé à l’homme malade mort seul dans sa voiture, et un enfant qui cherche à retrouver son grand-père.
Tous ces bouts de vies sont racontées par des chiens qui parfois comprennent, parfois ne comprennent pas ce qui leur arrive. La beauté est dans cette poésie fragile, ce lien entre l’homme et le chien, rendant le tout terriblement triste, sinon joyeux, mais terriblement attachant. Il se dégage de tout cela une étrange misère, mais aussi une bienveillance et une chaleur qui font du bien. Rien n’est facile dans la vie, mais la vie semble plus simple avec un chien nous dit l’auteur.
Le chien gardien d’étoiles est un récit magnifique, un récit qui émeut, qui peut faire pleurer, mais pas un récit mielleux. A la lecture de ce manga, il ne fait aucun doute qu’on tient là un chef d’œuvre.
Phantom Road – Lemire & Walta

Jeff Lemire est une sommité en matière de scénarios de bandes dessinées. Son CV parle pour lui (lisez Essex County, Sweet Tooth, Gideon Falls et Descender a minima). Ici, Lemire se lance dans un récit étrange où 2 personnes se retrouvent propulsées dans un autre monde où des êtres difformes, sortes de zombies s’attaquent à eux. Une rencontre dans l’autre monde leur indique de suivre la route pour livrer un colis mystérieux. Dans le monde réel, le FBI enquête sur d’étranges cadavres d’êtres difformes, sortes de zombies…
Ce premier tome de Phantom Road pose les bases d’un récit horrifique et mystérieux où deux mondes semblent cohabiter pour le pire et pour le meilleur. Intrigant, bien foutu et accompagné d’une atmosphère sombre et mystérieuse bienvenue.
Noir Horizon, T2 – Pelaez & Blasco-Martinez

Prévu en 3 tomes (dommage, j’en aurai voulu plein), ce 2e épisode suit le sort réservé aux survivants revenus de l’étrange planète Kepler-452b où une mystérieuse barrière noire tue tous ceux qui tentent d’y pénétrer. Tous, sauf ces survivants qui refusent de raconter ce qu’ils ont vu. Parmi eux, l’héritière déchue du gouverneur de Kádingirran, ville à la botte d’un tyran sanguinaire. Dans cette suite, nous suivons ce groupe de rebelles qui organisent la résistance et qui comptent bien faire tomber le tyran.
Univers de science-fiction sombre, particulièrement bien développé et malin, Noir Horizon est une réussite totale qui se permet le luxe d’une couche politique bienvenue, qui aime à nous rappeler que la liberté n’est jamais totalement acquise, et que nous sommes les premiers responsables lorsque nous la perdons…
Bomb X, T2 – Brugeas & Santenas

Après un 1er tome surprenant où l’on découvrait un groupe de terriens survivants sur une planète inconnue qui se retrouvaient là après y avoir été téléportés via des orages magnétiques aussi imprévisibles que violents, nous avions été laissés sur notre fin avec la découverte d’un autre groupe de survivants qui semblaient se diriger vers le premier groupe armés jusqu’aux dents.
Bomb X était une véritable belle surprise, et j’attendais beaucoup de la suite ! L’occasion de mieux comprendre les mystères qui entourent cette planète. Mais en bon tome 2 d’une saga de bande dessinée, les auteurs laissent certaines choses en suspend pour en ajouter des nouvelles et développer d’autres enjeux, tels que l’affrontement entre 2 groupes. Tout cela est mené de main de maître, ça va très vite, et on reste un peu sur sa fin car on aurait voulu en savoir un peu plus… Vivement la suite donc !
Bellatrix, T2, Les Mondes d’Aldébaran – Léo

Je lis la saga Aldébaran depuis la fin des années 90 (c’est dire comme je suis vieux, mais bien conservé), et je ne me lasse jamais de découvrir un nouveau tome. Dans ce nouveau Cycle Bellatrix, nous suivons Kim et Manon en mission sur une planète où des humanoïdes ont développé une civilisation qui ressemble au 19e siècle de notre Terre. La mission consiste donc à savoir s’il est intéressant d’entrer en contact avec eux pour partager un savoir technologique supérieur. Sauf que… cette civilisation est en train de basculer dans une société misogyne ultra-violente, et bien entendu, nos deux amies n’ont pas l’intention de se laisser faire.
A l’heure où la question de la place et des droits des femmes est toujours une question de société et est plus que jamais à protéger et à faire évoluer (Trump, Talibans, et j’en passe…), Leo, fidèle à lui-même, tape là où ça fait mal et continue de faire de son héroïne Kim une égérie totale du féminisme, et ce depuis 30 ans maintenant. Si la BD possède quelques défauts via des facilités scénaristiques propres au format, il n’en reste pas moins que toutes les qualités qui font la force des récits de Leo sont au rendez-vous : modernité des propos, engagement politique, faune et flores inventives et exceptionnelles.
Meilleures BD rééditées en 2024
Le Combat Ordinaire, Intégrale – Manu Larcenet

Le retour de Larcenet avec La Route est l’occasion pour son éditeur Dargaud de ressortir la série de BD qui fit passer Manu Larcenet de simple auteur/dessinateur/amuseur (talentueux) à auteur de génie qui a des choses terriblement profondes à raconter. Il est d’ailleurs de ces auteurs avec qui j’ai grandi. Découvert dans Fluide Glacial, j’ai aimé lire ses aventure rocambolesques qui faisaient preuves de subtilité et de nuance.
Avec Le Combat Ordinaire (classé dans mon top 50 des meilleures BD de tous les temps), Larcenet se livre, racontant ses angoisses et ses dépressions. Bi-polaire, Larcenet raconte le monde comme nul autre, sans jugement.
Basketful of heads – Joe Hill & Leomacs

En cette année 2024, Urban Comics nous fait la gentillesse de ressortir en France en version pas chère (5,90€) l’excellent Basketful of heads, l’occasion donc de découvrir l’œuvre d’un des maîtres de l’horreur et du fantastique qu’est Joe Hill. Joe Hill, c’est le scénariste derrière le génial comics Lock & key (adapté en série par Netflix et l’adaptation était bof).
Basketful of heads est un récit en un seul tome qui se passe dans le Maine (Joe Hill est né dans le Maine – son papa c’est même Stephen King – d’ailleurs ils ont déjà collaboré ensemble), dans une ville située sur une île qui va se retrouver coupée du reste du monde en raison d’une tempête. Sauf que des prisonniers se sont évadés et vont attaquer la maison du shérif dans l’espoir d’y trouver… Ça, on ne le sait pas très bien. Car on comprend vite que derrière cette histoire, il y a quelque chose de plus gros, et que les protagonistes ne sont pas vraiment ce qu’ils prétendent être, sauf l’héroïne qui se retrouve à faire face à des hommes violents qui semblent attendre quelque chose d’elle… En se défendant, elle décapite un homme à l’aide d’une vieille hache de viking. Ce dernier, malgré l’absence de son corps, continue à parler…
Basketful of heads est une œuvre sympathique, au rythme soutenu et à l’intrigue fort bien ficelée qui à vrai dire aurait gagné à rester une œuvre réaliste. La plongée dans le fantastique avec cette hache qui décapite sans tuer n’apporte guère au récit qui aurait été tout aussi efficace sans cette composante. C’est dommage. Reste que cela se lit malgré tout très bien et que le dessin et le découpage sont particulièrement réussis.
Batman, Imposter (Noir et blanc) – Tomlin & Sorrentino

Déjà dans le top des meilleures BD de l’année 2022, Batman Imposter avait fait l’effet d’une bombe à sa sortie.
Je joue ici sur les mots car ce n’est pas vraiment une réédition, mais un cadeau de l’éditeur en noir et blanc. Le comics prend une toute autre couleur (si j’ose dire) avec ce tout noir et blanc qui donne à l’œuvre une ambiance plus sombre et une lisibilité plus claire.
Pour obtenir ce tome, il faut acheter 2 tomes de la même collection et votre libraire, s’il lui en reste (et s’il en a eu), pourra vous l’offrir !
Hellboy – Édition Spéciale 30e Anniversaire – Mike Mignola

Pour fêter les 30 ans d’une des meilleures BD de tous les temps, Delcourt nous pond un recueil des aventures d’Hellboy, l’occasion parfaite pour s’y mettre et découvrir l’univers créé par le génial Mike Mignola !
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