Sommaire
- La Chose, roman de John W. Campbell, à l’origine de tout
- La Chose d’un autre monde (The Thing From Another World), film de Christian Nyby, 1951
- John Carpenter adapte The Thing (La Chose) en 1982
- Le meilleur rôle de Kurt Russel?
- 2011, un remake de The Thing par Matthijs van Heijningen Jr.?
- Un podcast sur The Thing
- Autres films d’horreur à regarder
L’Antarctique est une terre bien dangereuse remplie de mystères, mais surtout balayée par des températures extrêmement froides qui freinent le développement de la vie. Surtout humaine. Sortir dehors sans le bon équipement s’avère hélas mortel. Mais le danger peut venir d’ailleurs. Il peut venir de l’espace, comme cette étrange créature extra-terrestre appelée la Chose (The Thing) imaginée par l’écrivain de science-fiction John W. Campbell qui a la capacité de se transformer en l’être vivant qu’elle vient de tuer. Le danger n’est alors plus seulement à l’extérieur, il est désormais aussi à l’intérieur.
Cet article résume brièvement le podcast que j’ai co-animé avec Bénédict de Tortillapolis. J’en dis un peu plus en fin d’article.
La Chose, roman de John W. Campbell, à l’origine de tout
Tout a commencé avec un livre. Nous sommes en 1938 et John W. Campbell publie un roman de science-fiction qui devient un succès mondial. Court récit (moins de 110 pages), Campbell fait découvrir au monde entier La Chose, histoire horrifique d’un extra-terrestre massacrant des scientifiques en devenant « eux ». Tout se passe en Antarctique, dans un centre scientifique où un vaisseau spatial est découvert ainsi que ce qui semble être un corps congelé d’une créature qui ne semble pas de notre monde. Et quand la glace recouvrant le corps étrange de cette chose venue d’ailleurs vient à fondre, cette dernière prend l’apparence des humains qu’elle… massacre. Comment la reconnaître alors?
Relire aujourd’hui La Chose de Campbell reste une expérience enthousiasmante. La nouvelle traduction de Pierre-Paul Durastanti pour la collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial permet au récit d’être toujours aussi moderne et ne souffre pas du syndrome vieux roman de SF qui parfois est un peu pénible à lire.
Mais tout l’intérêt de la lecture de ce roman, c’est bien entendu de découvrir l’œuvre à l’origine du mythe, The Thing, le génial film de John Carpenter sorti en 1982, un des plus grand film d’horreur de tous les temps, voire même, soyons fou, un des plus grand film de tous les temps. Mais avant que Carpenter l’adapte au cinéma, il y a eu un premier film…
La Chose d’un autre monde (The Thing From Another World), film de Christian Nyby, 1951
En 1951, Christian Nyby, réalisateur sans expérience, assisté par Howard Hawks, réalisateur avec beaucoup d’expérience et déjà culte, adapte le roman de John W. Campbell. Il reprend alors quelques éléments comme le centre scientifique (mais cette fois en Arctique), un vaisseau spatial et un corps d’un autre monde, puis prend quelques libertés quant à l’œuvre originale.
Première grande différence, et pas des moindres, les scientifiques ne sont plus seuls, secondés par un groupe de militaires appelés en renfort. Cet ajout permet d’apporter un regard critique sur les scientifiques, qui 6 ans après la seconde guerre mondiale sont montrés comme des êtres dénués de sens, fous de découvertes, au risque d’emporter avec eux l’humanité. Ce sont donc les militaires qui ont le beau rôle, plus posés, et plus à même de défendre les intérêts de l’humanité. Je vous laisse seuls juges de cette approche…
Cela dit, ce choix en dit long sur cette époque et n’enlève rien à la qualité du film. Alors oui, le film a vieilli, l’extra-terrestre est littéralement un légume, ne prend pas l’allure d’un être humain, semble violent, ou effrayé, difficile à dire, mais clairement, toute collaboration pacifique ne semble pas possible.
Voir ou revoir La Chose d’un autre monde aujourd’hui prête à sourire. Il n’en reste pas moins un film important, intelligent, devant lequel on ne s’ennuie pas. Les acteurs et les actrices font des merveilles, et la réalisation dont le légende veut qu’elle fut finalement entre les mains du grand Howard Hawks, fait parfaitement ressentir la tension due au huis-clos avec quelques scènes bien senties (l’incendie, la scène de fin dans le couloir).
John Carpenter adapte The Thing (La Chose) en 1982
Quand on parle de The Thing, c’est clairement à ce film que les gens font référence. C’est le chef d’œuvre ultime, difficile de lui reprocher quoi que ce soit tellement le film de John Carpenter est maîtrisé de bout en bout.
Si le film de 1951 avait pris des libertés avec le roman, Carpenter cherche à faire une adaptation plus proche du récit imaginé par Campbell. Il ne s’agit donc pas d’un remake du film de Nyby, mais bien une nouvelle adaptation du livre.
Retour en Antarctique, un hélicoptère pourchasse un chien qui prend refuge dans une base scientifique américaine tandis que l’hélicoptère s’écrase. Les scientifiques ne le savent pas, mais en secourant ce chien, ils font entrer chez eux une créature qui ne leur veut pas de bien. Surpris par l’attitude des hommes dans l’hélicoptère, ils se rendent dans la base scientifique (norvégienne) d’où ils viennent, et découvrent un véritable champ de bataille qui ne laisse présager rien de bon.
Le meilleur rôle de Kurt Russel?
Nouveau huis-clos dans un environnement hostile où rester dehors peut littéralement vous tuer, The Thing est non seulement un chef d’œuvre, mais une œuvre culte qui fut un échec total au box-office en 1982, et qui porta un coup presque fatal à la carrière de Carpenter qui jamais ne s’en remit complètement. Et pourtant, The Thing est aujourd’hui considéré comme un film exceptionnel, un classique du genre qui fait école. Et il peut! Les effets spéciaux sont hallucinants, d’une beauté et d’une horreur incroyables, le scénario sans concession est brillant et nous laisse dans le doute jusqu’à la dernière image, la musique d’Ennio Morricone donne au tout une ambiance pesante et tendue… Quant au casting, exclusivement composé d’hommes (Carpenter avait fortement insisté), avec en tête, l’incroyable Kurt Russel en MacReady alcoolique, qui trouve là peut-être son meilleur rôle.
J’aime souvent citer The Thing de Carpenter comme mon film préféré, et à vrai dire, plus j’y pense et plus ce film possède tout ce que j’aime dans le cinéma. Des effets spéciaux physiques incroyables, une mise en scène redoutable, une vision d’ensemble qui tient la route, et surtout cette volonté de ne pas prendre le spectateur par la main. Peu de films ont été capables de créer une tension aussi implacable et d’aboutir à un nihilisme aussi tranché.
2011, un remake de The Thing par Matthijs van Heijningen Jr.?
En 2011, un nouveau The Thing sort au cinéma. Les rumeurs parlent d’un remake, peut-être un reboot. A vrai dire, c’est plutôt une préquelle. En effet, l’histoire se concentre sur l’équipe de scientifiques norvégiens dont on visite la base dans le film de Carpenter, et comment ils ont trouvé la créature et les conséquences que cela a eu sur… leurs vies.
Le film peine un peu à trouver son rythme malgré un casting étincelant mené par une Mary Elizabeth Winstead convaincante qui avait fort à faire pour nous faire oublier Kurt Russel. Elle joue une paléontologue (Kate Lloyd) chargée d’étudier la créature trouvée dans la glace non loin de son vaisseau et se retrouve à affronter non seulement le sexisme de certains hommes, mais surtout une créature aux capacités de camouflage des plus redoutables. Les effets spéciaux sont un peu à la traine, et la fin de l’héroïne prête à confusion. Pour le reste, le film souffre de son modèle, l’épisode de Carpenter étant intouchable, sa préquelle fait un peu pâle figure. Si on oublie le modèle, on obtient un honnête film d’horreur avec quelques bonnes idées qui justifient le coup d’œil.
Un podcast sur The Thing
Vous l’avez compris, j’adore The Thing, alors avec le site Tortillapolis, nous avons décidé de passer une heure à parler du sujet! Nous traitons ainsi les 3 films, le roman bien évidemment, et nous citons même une adaptation non officielle, Terreur dans le Shanghaï express avec Christopher Lee et Peter Cushing.
Pour le reste, nous nous concentrons un peu plus sur le chef d’œuvre de Carpenter (qui le mérite), parlons effets spéciaux, MacReady, lance-flammes et nihilisme. Bonne écoute!
Autres films d’horreur à regarder :
- Meilleurs films d’horreur à voir pour Halloween
- Films de zombies
- 31 films à voir avant Halloween
- Top 5 des mes films d’horreur préférés
No Comment! Be the first one.