1959 l’année du Jazz
Sommaire
- 1959, une année symbolique pour le Jazz
- Petite histoire du Jazz en 1959
- Des albums parmi les plus grands disques de Jazz
- Chronologie des albums Jazz qui ont marqué l’année 1959 (et plus!)
- Moanin’ – Art Blakey and the Jazz Messengers
- Chet – Chet Baker
- Kind of Blue – Miles Davis
- Mingus Ah Um – Charles Mingus
- The Shape of Jazz to Come – Ornette Coleman
- Time Out – The Dave Brubeck Quartet
- Giant Steps – John Coltrane
- Portrait in Jazz – Bill Evans Trio
- Les meilleurs morceaux de Jazz de l’année 1959
- L’héritage
- Pour aller plus loin…
- L’émission de France Culture dédiée à l’année 1959
- Documentaire de la BBC
- Pour aller plus loin
Il y a des années qui marquent l’Histoire de la musique. Prenez 1966 qui a vu naître le Revolver des Beatles, le révolutionnaire Pet Sounds des Beach Boys, Blonde on Blonde de Bob Dylan, le Sound of Silence de Simon and Garfunkel ou encore A Quick One de The Who. Prenez 1972 ! The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars par David Bowie, Pink Moon par Nick Drake, Harvest de Neil Young, Machine Head de Deep Purple.
Vous aimez le Jazz ? Tous les mois, dans la newsletter intitulée Capharnaüm, je présente des BD, des séries, de la musique Jazz et des films !
Abonnez-vous ! C’est gratuit !
Le Rock a ses belles années, le Jazz aussi. Et s’il y a bien une année qui a marqué l’Histoire du Jazz, c’est 1959.
L’année 1959 est considérée par les fans de Jazz comme une année charnière. Cette année-là, des artistes de talents sont devenus des artistes de génies. En créant des albums qui entreront dans le panthéon de l’Histoire de la musique, ces jazzmen ont changé la face du Jazz et osons-le dire, de la musique !
1959, une année symbolique pour le Jazz
1959 est souvent considérée comme l’année où le Jazz est entré dans une nouvelle ère. Emmenée par des artistes souhaitant profondément bouleverser le Jazz classique qui sévit depuis le début du siècle, ils apportent un souffle nouveau, une véritable modernité inattendue.
Année symbolique aussi car la naissance du Jazz moderne coïncide aussi avec la mort de Billie Holiday, Lester Young ou encore Sidney Bechet. Trois figures de proue qui s’éteignent alors que leur monde est sur le point de changer.
Tout commence peut-être en 1958 quand au milieu de l’été, Cannonbal Adderley sort l’album Somethin’ Else qui devient rapidement un incontournable du Jazz. Parmi le quintet qui contribue à l’enregistrement de l’album, deux personnalités sortent du lot : Art Blakey à la batterie qui sortira en 1959 le génial album Moanin’, et Miles Davis qui insuffla à Somethin’ Else un petit quelque chose de nouveau. Ce petit quelque chose prendra tout son sens quelques mois plus tard dans son album Kind of Blue, disque de Jazz le plus vendu de tous les temps.
Pour Cannonbal Adderley, Miles Davis joue le coéquipier parfait et fait sonner sa trompette. Il composera même le morceau Somethin’ Else. L’association de tous ces musiciens propulsera le Jazz dans une autre galaxie quelques mois plus tard.
Petite histoire du Jazz en 1959
Le 1er janvier 1959, comme il est de coutume, les gens font des résolutions. Certains promettent de passer plus de temps avec leur famille, d’autres de moins boire, d’autres encore de changer de métier. Miles Davis, lui, en ce 1er janvier, il veut faire autre chose de son Jazz. Il a le talent, il le sait, il a sa technique et son son. Mais sa trompette et son savoir ne font pas tout. Si avec Coltrane ils ont déjà commencé à explorer le Jazz modal, il veut aller plus loin. Il décide alors de s’entourer au piano de Wynton Kelly et de Bill Evans pour sa connaissance de la musique classique, des saxophoniste Julian « Cannonball » Adderley et John Coltrane bien sûr, du batteur Jimmy Cobb (avec qui il travaillera une dizaine d’années) et Paul Chambers à la contrebasse. C’est une mini Dream Team du Jazz qui est imaginée là par Miles Davis et il devra attendre le 2 mars pour commencer à travailler avec eux.
Bien entendu, personne ne sait vraiment ce que Miles Davis avait dans la tête ce 1er janvier 1959… Ce qui est certain, c’est qu’il se trame quelque chose depuis quelques mois. Il n’a plus qu’à prendre forme. Sauf que Rome ne s’est pas faite en un jour… Et Davis le sait très bien. Si bien qu’il sait qu’il n’est pas le seul à vouloir changer le Jazz. Cela lui sera d’ailleurs rappelé, alors qu’un matin du 19 janvier, il découvre comme le reste du monde l’album Moanin’ d’Art Blakey and The Jazz Messenger. Davis connaît bien Blakey, il respecte son talent de batteur et se souvient de sessions d’enregistrements magistrale quelques mois plus tôt. Malgré cela, pour Davis, la claque est énorme. Il le garde pour lui bien sûr, et comme le ferait un grand athlète, il se sert de la réussite des autres pour se dépasser.
Avec Moanin’, peut-être tenons-nous là le plus grand album de hard bop de tous les temps. Certainement mieux que son album Walkin’, peut-être mieux que Blue Train de Coltrane, peut-être mieux que Somethin’ Else d’Adderley sur lequel Davis a joué et pour lequel il s’est beaucoup investi. Le Jazz est en train de changer et Miles Davis veut être une figure de proue de ce changement. Ce 19 janvier, Davis va commencer à viser les étoiles.
Des albums parmi les plus grands disques de Jazz
L’année 1959 a livré son lot de disques exceptionnels. Si bien que nombreux sont ceux qui se retrouvent dans les listes des plus meilleurs albums de Jazz de tous les temps. La mienne ne s’en prive pas! Mais revenons à notre récit…
Chronologie des albums Jazz qui ont marqué l’année 1959 (et plus!)
Les meilleurs morceaux de Jazz de l’année 1959
Découvrez ci-dessous une petite sélection de ce que j’estime être les meilleures chansons de Jazz de l’année 1959. 2 morceaux de chaque album présenté ici. Une sélection pas si simple que ça à réaliser, mais qui me semble illustrent parfaitement tout ce qui a été raconté ici.
L’héritage
Au sortir de cette année 1959, Miles Davis est heureux. Le Jazz a vécu une véritable révolution, de nouveaux courants sont nés, et c’est une grande réussite. Des personnalités sont découvertes, des musiciens sortent du lot, d’autres confirment leurs talents.
L’année 1959 aura profondément bouleversé le Jazz. Et si ces artistes vont transformer leurs essais, s’ils vont tous devenirs des grands du Jazz, c’est surtout l’empreinte qu’ils laissent dans l’Histoire qui est incroyable. Les héritiers sont nombreux, et je crois que ce qui est caractéristique de tous ces artistes, c’est qu’ils ont montré l’exemple et ont ouvert la voie. Ils ont libéré leur talent et ont contribué à libérer le talents de bien d’autres musiciens.
Il n’y aurait pas eu en 1973 le Head Hunters d’Herbie Hancock sans 1959. Il n’y aurait pas eu en 1964 un Getz/Gilberto.
Mais l’héritage le plus visible, disons le plus direct, est peut-être ce retour aux sources du Jazz dans les années 80 et 90, où des nouvelles figures (Marsalis, Hargrove), se sont imposés comme les fils spirituels de Miles Davis. Plus tard même, dans les années 2010, un Kamasi Washington peut se targuer d’être un héritier musical de John Coltrane.
L’héritage de 1959, c’est avant tout et surtout un état d’esprit, une libération de la créativité comme cela n’avait jamais été osé jusqu’alors. Le Jazz en est sorti grandi, libéré, révolutionné.
—
Pour aller plus loin…
L’émission de France Culture dédiée à l’année 1959
Documentaire de la BBC
Pour aller plus loin
- débuter avec le Jazz vocal
- 3 albums qui m’ont fait aimer le Jazz
- meilleurs disques Jazz de tous les temps
- meilleurs albums Jazz 2018
- meilleurs albums Jazz 2019
- meilleurs albums Jazz 2020
- meilleurs albums Jazz 2021
No Comment! Be the first one.