Partir est toujours excitant et souvent stressant. D’abord parce qu’il y a des contraintes de temps, un avion à ne pas rater, ensuite parce qu’il y a un avion à prendre justement.
Après deux malaises en haute altitude à recevoir des baffes pour que je me réveille d’un évanouissement relativement violent d’après les témoins oculaires, j’appréhende beaucoup désormais dès que je monte dans un avion. Mais il n’y a pas que moi qui appréhende… Mon amoureuse s’inquiète et m’interroge toutes les cinq minutes pour vérifier que je vais bien.
Sauf que le malaise ne prévient pas. Je le sens arriver d’un coup, juste le temps de dire « je ne me sens pas bien » ou plutôt « j’m’senspabin » et c’est le trou noir. Quand je me réveille, mon amoureuse est paniquée, réfléchissant sans doute à comment elle dépensera l’argent de notre PEL une fois que je serai « parti » (sa panique étant certainement due au fait qu’on est pauvres et qu’il n’y a pas assez pour payer mon mausolée), des inconnus me regardent, des jolies filles par ailleurs, ce qui me laisse à penser que je suis mort et qu’il y a des hôtesses au paradis pour nous recevoir comme je l’avais suggéré à Dieu il y a quelques années alors que je vivais une crise existentielle sur ma place dans l’univers et tout ça (Après mes 10 secondes de crise, je suis passé à autre chose…).
Bref, les malaises c’est pas rigolo, surtout quand quelqu’un vient te chercher en fauteuil roulant, que tu traverses tout l’aéroport de Madrid en vomissant dans un sac, et que tu finis à l’hôpital de l’aéroport avec une infirmière qui te caresse le bras pendant qu’on te balance du glucose en intraveineuse.
Dans l’avion, la femme à ma gauche est un peu stressée. Au décollage, elle sert les accoudoirs avec vigueur, ne partage même pas celui que nous avons en commun, et j’ai envie de lui dire pour la décontracter que dans le pire des cas, nous nous écrasons et mourrons et qu’ainsi elle n’aura plus jamais à prendre l’avion… Je le garde pour moi parce qu’à vrai dire, je ne fais pas le malin non plus…
Tout se passe bien durant le vol. Je repense à ces deux types dans la navette nous amenant à l’aéroport qui parlent économie et politique et qui se plaignent que les libéraux soient minoritaires dans notre pays… Pauvre minorité d’hommes blancs riches qui souffrent de l’antilibéralisme d’état… OH PARDON! J’ai cru pendant un instant qu’on avait des libéraux au pouvoir depuis 30 ans…
Ma voisine est calme durant le vol, mais lorsque l’avion descend, elle se crispe de nouveau et réitère l’opération accoudoirs à l’atterrissage, nous survivons, je n’ai pas fait de malaise, la vie est belle.
Nous récupérons notre valise et filons prendre le train express qui nous amène à la gare de Termini dans le centre de Rome, non loin de notre hôtel.
Le quartier de la gare ne fait pas rêver, les immeubles sont laids, sales et abîmés. Ma première impression de Rome n’est pas géniale. Nous filons à l’hôtel, le Continentale, qui se trouve non loin de là. Situé dans un immeuble qu’il partage avec d’autres hôtels, nous sommes plutôt bien reçus jusqu’à ce que je me fasse ouvertement draguer par la réceptionniste, tout ça devant mon amoureuse. Je vous raconte… La chambre était au nom de mon amoureuse, elle file donc son passeport. Je sens que la réceptionniste est déçue de pas connaître mon nom, alors elle invente un prétexte pour que je lui file moi-aussi une pièce d’identité. Je m’exécute, et là, sans gêne, elle me dit que je n’ai qu’un prénom, que c’est la première fois qu’elle voit ça, que les Français, ils en ont toujours au moins trois, et je sens bien qu’elle a compris que j’étais un type unique et rare, et tout dans son comportement montre qu’elle veut que je la remarque! Oh mais je remarque son petit manège! Mais je ne mange pas de ce pain-là moi Madame! Mon amoureuse prend sur elle mais je sens bien qu’elle est à deux doigts de passer par dessus le bureau pour lui faire sa fête.
Nous récupérons notre chambre et ressortons pour découvrir la ville.
Comme à notre habitude, nous voulons nous laisser porter par le hasard et marchons par ici et par là en espérant qu’on arrivera au bon endroit.
Un panneau du Colisée nous donne envie d’aller le saluer et nous nous dirigeons alors vers ce dernier.
Comme nous sommes un peu perdus et que c’est bien les cartes mais Google Maps c’est mieux, nous retrouvons enfin la bonne direction.
Nous traversons alors un quartier très sale, très pollué, des rues difficiles sans passage piéton, un parc dégueulasse et pas entretenu où un mec regarde un film sur son smartphone (on entend une femme hurler de plaisir), et où des Asiatiques jouent au basket sur du marbre.
Nous nous arrêtons pour acheter des petites pâtisseries car nous avons faim. Mon amoureuse prend un sablé aux abricots et moi un truc super bon dont j’ai perdu le nom, un feuilleté tressé très léger au goût de pomme.
Quand le Colisée apparaît enfin, je sais que j’ai bien fait de venir ici. Il est imposant, majestueux, puissant, magnifique! Immanquablement, je repense à Oliver Reed dans Gladiator, juste à ce moment là, lorsqu’il dit à Russel Crow: « You should see the Colosseum Spaniard ».
Nous n’avons pas prévu de le visiter aujourd’hui, il est presque 18h, nous le visiterons quand nous aurons plus de temps. Nous faisons alors les alentours et plus particulièrement les forums impériaux que nous pouvons apercevoir en contrebas:
- Forum de César (Forum Iulium)
- Forum d’Auguste (Forum Augustum)
- Forum de la Paix (Forum Pacis)
- Forum de Nerva (Forum Transitorium)
- Forum de Trajan (Forum Traiani)
Nous nous prenons en photo devant la colonne de Trajan et apercevons le marché du même empereur et ça nous donne envie de le rajouter à notre planning.
Nous arrivons devant le Gâteau de la mariée, le Vittoriano, le monument dédié à Victor-Emmanuel II.
Le temps passe, le soleil tombe, nous avons faim. Nous remontons la Via Nazionale puis prenons une petite rue sur la droite pour être au calme. Là, nous découvrons une rue charmante et animée avec de nombreux restaurants. Nous en choisissons un après avoir consultés Trip Advisor: le Ristorante Da Robertino. Nous prenons des pâtes évidemment, des bucatini à l’amatriciana pour ma pomme, des rigatone à la carbonara (la vraie sans crème fraîche) pour mon amoureuse. Nous nous régalons. Ici, pas de surprise, on paie certes l’eau, mais pas le pain ni les couverts. En plus, ils y passent du Jazz, Louis Amstrong. C’est difficile de faire mieux.
Nous rentrons à l’hôtel, par un autre chemin, une Rome plus propre, plus agréable qu’à l’aller.
Demain ça promet!
c’est drôle la dernière rue que tu montres je me souviens très bien (les monuments aussi bien sûr) et on avait mangé dans un restaurant dans cette rue …peut être le même : )
hâte de lire la suite et ouf pour le vol
Oui! C’est une rue très animée, mais si on n’y était pas tombés pas hasard, on n’y serait jamais allés… D’autant plus qu’on y est retournés plusieurs fois! 🙂
t’as vu c’est fou comme on a faim souvent à Rome 🙂
d’ailleurs je lis et j’ai faim (mais ça c’est mon état normal je crois)
Ah mais oui, j’avais toujours faim! Sans parler de tous les glaciers croisés, et je trouve avoir été très raisonnable, je crois que je n’en ai mangé que 3 fois. En 7 jours!