Chaque mois, dans ma newsletter culturelle mensuelle, je partage des disques que j’ai aimés et qui sont sortis au cours de l’année. Je propose ici de les regrouper. Pour les albums de Jazz sortis en 2022, je vous invite à vous rendre directement sur l’article dédié à ce sujet !
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I Am Alicia – Alicia Walter
Parfois, le hasard fait bien les choses! On se balade sur le Web, un site conseille un disque, vous essayez parce que vous ne savez pas trop quoi écouter en ce moment, et BIM!, ça bouge dans tous les sens, ça met en joie, et on a envie de bouger et de sourire !
Vous pouvez passer le prélude qui n’aide pas trop à entrer dans le disque, puis après, c’est feu d’artifice !
Ça commence sur un morceau aux sonorités disco, puis vient Who Am I très jazzy puis Suit Yourself très inspirée de Prince. Certains titres sont un peu moins réussis à mes yeux, mais il y en a pour tous les goûts, de quoi se faire plaisir et s’amuser!
Un album funky, qui fait du bien !
Lucifer On The Sofa – Spoon
Spoon qui sort un nouvel c’est toujours un petit événement. D’abord parce que le groupe texan de Rock indépendant a connu un succès public et critique tout en gardant son identité, ensuite parce que j’adore ce qu’ils font donc à mon échelle, c’est de l’ordre de l’événement!
Alors que penser de ce nouvel album… sinon qu’encore une fois le groupe réussit son coup en livrant un disque retour aux sources avec un Rock plus grave, s’éloignant de l’album précédent plus électro (pas très aimé).
Une belle sortie Rock en ce début d’année qu’il serait donc dommage d’ignorer.
Dragon New Warm Mountain I Believe In You – Big Thief
J’ai souvent ici partagé de la Folk car tout simplement j’aime beaucoup ça! J’ai voulu varier en présentant quelques chouettes albums de Rock Indé ou Alternatif. Aujourd’hui je reviens avec un groupe de Rock Indépendant aux sonorités et inspirations Folk.
Et je dois confesser devant vous que j’ai pris une petite claque en écoutant le dernier album de The Thief. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas la faute de Will Smith, j’ai juste été surpris par la qualité et la puissance de cet album.
D’abord, j’adore la couverture ! Ces crayonnés d’animaux sont trop mignons et puis y’a un dinosaure, et tout le monde sait que quand y’a des dinosaures, c’est forcément au moins un peu bien…
C’est difficile d’exprimer le ressenti à l’écoute de cet album. Je pourrais essayer d’être purement factuel et parler de la qualité des compositions et des textes, je pourrais exprimer l’intelligence des arrangements, m’attarder sur la voix envoûtante d’Adrianne Lenker… et il est vrai que tout cela permet à ce double album de développer sa propre identité avec des compositions purement Folk, d’autres parfois Country, Pop ou encore Rock.
Mais surtout, c’est qu’il se dégage de cet album dont il sera difficile de retenir le nom, quelque chose de l’ordre de la poésie et de la métaphysique. Oui OK j’en fais des tonnes, mais je vous assure, on tient là un grand album !
Nothing’s Ever Fine – Oceanator
Après l’album Things I Never Said (que je conseille aussi) sorti en 2020, Oceanator revient avec un nouvel album Indie Rock flamboyant.
Les sonorités, très années 90 nous rappellent les bons moments de notre adolescence (pour ceux qui l’ont vécue dans les années 90 bien sûr) entre un Rock très noble et parfois énervé, doux et brutal, du Rock comme on aime, poussé par la voix profonde d’Elise Okusami, talentueuse multi-instrumentaliste et sublime chanteuse.
Alors certes c’est parfois un peu dépressif, limite fin du monde, le son de la guitare est merveilleux, généreux, l’ensemble est particulièrement vivant, c’est une musique qui fait du bien, car elle est libre et indépendante, tout ce qu’on aime donc !
Deep in View – Cola
Premier album du groupe Cola, Deep in View est néanmoins le fruit d’une association de “vieux” briscards du Rock. Le trio, composé de Tim Darcy et Ben Stidworthy (anciens du groupe Ought) ainsi que d’Evan Cartwright (vu chez US Girls et The Weather Station) filent ici le parfait amour avec un album Indie-Rock profond et élégant.
Il faudra peut-être quelques écoutes pour s’approprier totalement cet album raffiné qui mérite clairement qu’on s’y attarde.
I’m Not Sorry, I Was Just Being Me – King Hannah
C’est un duo composé d’un homme et d’une femme qui tient peut-être l’album Rock de l’année ou en tout cas du semestre…
C’est un Rock sensuel et peut-être un peu tourmenté que nous propose le groupe King Hannah. Après quelques EP attisant notre curiosité, King Hannah sort son premier album, et la justesse des titres, le travail sur les arrangements (les superbes lignes de basses), et l’identité immédiate qu’ils donnent à leur travail, impressionnent et poussent au respect immédiat. Il y a du PJ Harvey dans la voix, il y a une basse couplée au jeu de guitare qui rappellent Pink Floyd parfois (le morceau de The Moods That I Get In s’en influence clairement).
Alors certes, cet album nourri au chaos ne fleure pas la bonne humeur, la mélancolie est palpable… mais quelle claque !
The Sea Drift – The Delines
C’est peut-être – s’il ne fallait en garder qu’un parmi ceux que je présente ici – l’album que j’ai préféré ces derniers mois. Plusieurs raisons à cela : la voix envoutante d’Amy Boone qui se marrie parfaitement aux compositions, les instrumentalisations parfaites qui donnent corps aux chansons, les arrangements malins, les quelques sonorités jazzy, et surtout, cette vision de l’Amérique, qui n’est pas que celle que je déplore dans l’édito de cette newsletter. Des récits, de chansons en chansons, qui nous font voyager dans une Amérique plus humaine. Une Amérique qu’on aimerait bien voir plus souvent.
A défaut de la voir ici, vous pourrez l’écouter, écouter les 11 sublimes chansons composées pour la plupart par Willy Vlautin, romancier, et donc guitariste et chanteur de soutien du groupe The Delines.
Reggae Film Star – Damien Jurado
Il me semble avoir déjà parlé dans une de mes newsletters de ce grand artiste Folk, Indie Rock (comme vous voulez), et c’est avec bonheur que j’en parle à nouveau aujourd’hui avec l’arrivée de ce nouvel album, qui encore une fois montre toute l’étendue du talent du bonhomme.
Comme d’habitude, c’est beau, pas convenu, libéré, libre, de la musique comme on en demande plus souvent !
This Is A Photograph – Kevin Morby
On en avait parlé dans un épisode du podcast Pop-Hotte, et je voulais aussi partager ici ce superbe album de ce grand de la Folk moderne qui comme tout bon artiste Folk, ne se contente pas d’écrire de la musique, mais aussi de superbes textes. Pas très gais certes, sur la vie, la mort, la nostalgie.
Up and Away – Σtella
Je ne connaissais rien de ce groupe, et ce n’est d’ailleurs pas un groupe mais une chanteuse, Stella, et si je n’ai rien appris d’elle sinon qu’elle est Grecque (mais elle chante en anglais), je peux au moins affirmer que son disque est une petite réussite !
La faute à des arrangements subtiles, bien pensés, et à un univers musical qui emprunte à ses origines, la Grèce, et les mélodies orientales parfaitement jouées à la guitare (petite pépite qu’est le morceau Manéros) ou au clavier (Up and Away en ouverture) qui donnent à certains morceaux une identité propre. Certains autres, tous Pop et Rock, seront peut-être moins originaux, mettant de côté les sonorités orientales, mais peu importe, l’album est sublime et vous donnera le sourire et l’envie de voyager !
Early Music – Voxtrot
Ce n’est pas vraiment une nouveauté car les titres de cet album sont sortis au début des années 2000. Il s’agit en réalité d’EPs que le groupe originaire d’Austin dans le Texas sortit sur la scène indépendante pop et rock. Les fans demandent depuis longtemps un disque qui regroupe tous ces morceaux et c’est donc en 2022 que le groupe décide non seulement de se réunir à nouveau, mais de faire ce joli cadeau au monde de la musique.
Voxtrot, c’est un mélange de The Smiths et de Belle And Sebastian, deux groupes que je tiens en haute estime, et c’est très logiquement que j’ai rapidement adopté Voxtrot. Cette compilation, car appelons un chat un chat, est une petite merveille qui mérite qu’on s’y attarde et d’être écoutée en boucle et en boucle.
The Dance – Air Waves
Ecouter l’album The Dance d’Air Waves pourrait très certainement vous faire danser un petit peu grâce à ses mélodies légères qui donnent envie de prendre de la hauteur.
Il y a de la joie dans cet album, beaucoup de beauté, et je dois avouer que j’ai énormément hésité à lui donner la note ultime en le gratifiant d’un ananas. On n’y est pas tout à fait ici, mais quoiqu’il en soit, on est en présence d’un très grand album qui me donnera bien du souci quand il faudra choisir l’album de l’année.
En attendant, vous pouvez ignorer mes soucis de petit critique écouteur de disques, et lancer ce merveilleux album inventif, doux, calme, joyeux, qui fait du bien.
Autofiction – Suede
Suede n’est pas le groupe auquel on pense en premier lorsqu’on parle de Britpop. La faute à Blur et Oasis qui ont pris une place immense (et méritée) sur la scène britannique. La Britpop, c’est un genre assez large : du Rock, du Punk, du Rock alternatif, de la Pop… il y a de quoi faire !
Avec ce nouvel album, Suede met tout le monde d’accord : il faut compter sur eux, 30 ans après leur premier album, pour être cités parmi les grands noms de la Britpop. Cet album est une claque. Ecoutez par exemple Personality Disorder (qui est dans la playlist du mois d’ailleurs) pour vous convaincre que vous tenez là quelque chose de balaise. Balaise parce qu’au-delà d’écouter d’excellents musiciens, le travail sur les mélodies, la voix et les arrangements sont d’une précision comme on en voit rarement. La qualité de production est exceptionnelle, ça fait du bien d’avoir un album aussi exigeant.
Alors oui c’est du Rock alternatif, c’est à dire un Rock moins Pop, moins grand public, mais l’album reste néanmoins accessible, fait du bruit comme il faut, et purée, mince, mais wahou quoi ! (Oui, je n’ai plus les mots…)
Into the Blue – Broken Bells
Composé de Brian “Danger Mouse” Burton (du groupe Gnarls Barkley entre autres) et de James Mercer (du groupe The Shins), Broken Bells sort son 3e album après 8 ans d’attente. Toujours aussi spatial (ils ne font pas de Space Rock pour rien), très pop psychédélique avec des sonorités électro, le retour de ce groupe qui unit 2 grands noms de la musique est une franche réussite, à la hauteur de nos attentes. Peut-être même est-ce un peu trop léché, qu’un peu d’excentricité serait parfois bienvenue, mais c’est seulement histoire de chipoter…
The Car – Arctic Monkeys
Le premier mot qui me vient à l’esprit lorsque je pense au dernier album d’Arctic Monkeys c’est élégance. Cet album est élégant. La faute d’abord à la voix d’Alex Turner, ensuite à la qualité de la production qui nous livre un album de Rock élaboré qui aime à jouer avec les consonances musicales, blues, jazz parfois, pop évidemment.
Je ne sais pas si les Artic Monkeys sont toujours le meilleur groupe du monde et même s’ils l’ont été un jour, ce qui est certain c’est qu’avec ce 7e album, le groupe britannique sait se renouveler, se refusant à nous servir la même soupe, prenant des risques (mesurés certes), ce que des groupes tout aussi connus n’ont jamais su faire, sans doute par facilité, ou par manque de ce talent… Notez que je me garde bien de citer Muse ou Placebo… Oh ? Oups !
Albums écoutés, adorés, mais non chroniqués
Ants From Up There – Black Country, New Road
Comme d’habitude avec ce groupe rock, on frôle la perfection.
Image : https://unsplash.com/@blocks