
Meilleures BD 2025
Sommaire
- Quelles BD lire en 2025 ?
- Le top des BD 2025 : ma sélection
- Shin Zero, Tome 1 – Bablet & Singelin
- Islander, Tome 1 : L’Exil – Ferey & Rouge
- Les travailleurs de la mer – Michel Durand, d’après une adaptation de Victor Hugo
- Beneath the Trees Where Nobody Sees – Patrick Horvath
- Hors scène – Jon McNaught
- Strange Fruit, La Chanson d’Abel – A.Dan & Hazard
- Corso – Danilo Beyruth
- Yon, Tome 1 – Camille Broutin
- Electric Miles, Tome 1, Wilbur – Nury & Brüno
- Les suites qui valent toujours le coup en 2025 !
- Gagner la guerre, T5 – Frédéric Genêt
- Hirayasumi, T7 – Keigo Shinzô
- Donjon Parade, Tome 7 – Le sirop des costauds – Sfar, Trondheim & Tebo
- Donjon Parade, Tome 8 – L’hostellerie des impôts – Sfar, Trondheim & Surcouf
- D’autres (très) bonnes BD à découvrir
Il n’y a pas une année où je suis déçu par les BD que j’ai le privilège de lire. Réaliser un top des meilleures BD 2025, et ce tout au long de l’année avec des mises à jour régulières, vous assure de découvrir le meilleur de ce qui sort dans nos frontières.
Quelles BD lire en 2025 ?
C’est donc avec toujours autant de plaisir que je m’adonne à ma grande passion qu’est la lecture de bandes dessinées. Mais ce n’est pas seulement lire des BD, des comics ou des mangas qui fait me passionne, c’est aussi trainer dans les librairies, sur le web, afin de faire un premier tri. Il y a aussi les choix à faire car je ne peux ni tout acheter, ni tout intégrer dans ma bibliothèque qui manque cruellement de place… Choisir c’est renoncer disait l’autre, j’en suis bien conscient…
Néanmoins, comme tous les ans, je vous prépare une chouette sélection de ce qui me semble être parmi les meilleures BD de l’année. Bonnes lectures !
Vous aimez les BD ? Tous les mois, dans la newsletter intitulée Capharnaüm, je présente les meilleures BD de l’année, de la musique (Jazz, Folk, Rock…) et des films de monstres !
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Le top des BD 2025 : ma sélection
Shin Zero, Tome 1 – Bablet & Singelin
Les kaijūs sont des monstres géants qui ont la fâcheuse tendance de tout détruire sur leur passage. Le plus célèbre est Godzilla, issu de l’imaginaire japonais après les traumatismes des 2 bombes atomiques lâchées sur Hiroshima et Nagasaki. Depuis, les kaijūs font partie intégrante de la culture japonaise. Films, séries, jouets, jeux vidéos, mangas, on en trouve partout pour le meilleur et pour le pire. En France, dans les années 80, les kaijūs ont été popularisés par des séries comme Bioman, des sentais – super héros colorés – qui combattent des monstres et qui doivent systématiquement, à la fin, former ensemble un robot géant pour tuer le kaijū géant.
Shin Zero raconte une société qui des années auparavant a dû faire face à des kaijūs mais qui depuis ne se montrent plus. Les sentais n’ont plus personne à combattre, alors tout le monde peut en devenir un en s’inscrivant sur une application où n’importe qui peut se payer les services d’un ou plusieurs sentai pour des missions pas toujours reluisantes, comme surveiller un magasin ou s’occuper de trafiquants quand la police ne veut pas le faire. Cette ubérisation de la fonction de sentai s’inscrit parfaitement dans le récit de notre société où les petits boulots mal payés et sans sécurité se développent de plus en plus.
Avec Shin Zero, Bablet (Shangri-La, Carbone & Silicium) et Singelin (PTSD, Frontier), 2 auteurs prestigieux de la nouvelle vague SF en BD, modernisent le mythe du kaijū à travers l’histoire de 5 jeunes en quête d’un avenir meilleur. Prévu en 3 tomes, Shin Zero est une merveilleuse réussite, contemporaine, intelligente, et dont on attend vivement la suite pour savoir si cette BD deviendra rapidement un classique du genre, car tout est là pour l’être !
Islander, Tome 1 : L’Exil – Ferey & Rouge
Après une catastrophe climatique, l’Europe est aux abois. Des millions de personnes essaient de fuir le continent pour rejoindre des pays qui accueillent encore quelques réfugiés. Islander suit un groupe de personnes parmi lesquels un professeur qui aurait la solution pour arrêter la crise qui sévit. Ils fuient vers l’Islande, mais la situation là-bas est chaotique. Les réfugiés ne sont pas les bienvenus et voici le groupe enfermé dans un camp de réfugiés…
Islander frappe là où ça fait mal. Le récit, qui se passe dans un futur proche, nous met dans la peau de réfugiés venant d’Europe qui n’ont pas d’autre choix que de fuir la crise pour espérer une vie meilleure. Le coup de génie, c’est évidemment de nous mettre nous, Européens d’aujourd’hui, dans une situation où il n’y a pas d’autre choix que de partir vers des contrées où nous ne serions pas les bienvenus. En Islande, les nationalistes profitent de la situation pour déshumaniser les réfugiés et en faire des ennemis de la nation qui prendront la place des bons Islandais dès qu’ils le pourront. Mais la lecture de tout ça est bien évidemment plus nuancée avec des enjeux politiques, sociaux et humains. Islander, qui sera en 3 tomes, est une véritable piqûre de rappel. Si nous ne changeons pas notre paradigme face à l’immigration, si un jour c’est à notre tour de fuir, il n’y a aucune raison pour que nous soyons mieux traités.
Les travailleurs de la mer – Michel Durand, d’après une adaptation de Victor Hugo
Les travailleurs de la mer est une bande dessinée étonnante sur bien des aspects. Adaptation du roman éponyme de Victor Hugo, Michel Durand, l’auteur derrière cette oeuvre, réalise une BD au dessin surprenant, avec une technique s’inspirant de la gravure sur bois utilisée à l’époque de l’écriture du texte de Victor Hugo. Les dessins sont tout en hachure, ce qui donne à ce livre une personnalité propre à un univers sombre. C’est absolument sublime, et cela donne surtout une identité propre à ce récit qui méritait amplement d’être adapté en BD.
On suit alors un homme amoureux vivant sur l’Île de Guernesey, qui ne sait pas comment parler à la femme qu’il convoite et qui va se retrouver à sauver un bateau pour avoir le droit de l’épouser.
Sublime œuvre romantique, Victor Hugo se plait à y développer foule de sentiments tout en nous faisant découvrir la vie sur Guernesey à son époque. Michel Durand adapte merveilleusement bien le roman, réussissant à retranscrire tout le mystère propre au mouvement romantique. Les planches sont accompagnées d’extraits tout droit sortis du texte original ce qui a un peu tendance à casser le rythme. Rien de bien grave, cette œuvre est incroyable et mérite de trôner fièrement dans votre bibliothèque.
Beneath the Trees Where Nobody Sees – Patrick Horvath
Quand on découvre Beneath the trees where nobody sees, on ne s’attend pas à un récit de tueur en série, bien que la couverture nous laisse à penser qu’on va vivre quelque chose de violent. Mais lorsqu’on regarde les planches, la vie qui s’y déroule, tout semble bucolique avec ses personnages bienveillants, animaux anthropomorphes tout mignons.
Bien sûr, ça ne dure pas dès qu’on découvre le premier meurtre… et les suivants… réalisés par un deuxième tueur en série. Alors notre héroïne, qui ne supporte pas qu’on tue dans sa ville (elle a la bienséance d’aller tuer dans la ville d’à côté) enquête pour trouver ce psychopathe inconscient afin qu’il chasse ailleurs.
Beneath the trees where nobody sees est une vraie réussite. Patrick Horvath, cinéaste et scénariste de formation, réalise là sa première bande dessinée. Il maîtrise intelligemment son récit et réussit surtout à créer un contraste efficace entre son style graphique et la noirceur du récit.
Hors scène – Jon McNaught
Ouvrir Hors scène, c’est entrer dans un univers aux couleurs pastels qui nous semble un peu hors du temps mais aussi un peu familier. Nous suivons un enfant / adolescent préparant une pièce de théâtre, ne se sentant pas tout à fait à sa place. Chez lui, il ne se reconnait guère dans cet environnement imposé. Il change, il grandit.
Hors scène est un récit qui explore des moments de solitude et d’introspection. C’est l’histoire d’une transition quand on n’est plus tout à fait enfant, pas encore un adolescent.
C’est une bande dessinée très puissante, qui laisse le rythme du récit nous porter à travers le regard d’un adolescent qui cherche à s’intégrer, qui se force à ne pas être lui-même car il ne sait pas bien qui il est. C’est visuellement très beau, très contemplatif. La narration s’appuie beaucoup sur les silences, ce qui apporte une connexion plus forte avec le personnage.
Véritable œuvre intimiste dont la poésie s’exprime dans le quotidien tout banal d’un enfant / ado, Hors scène, malgré son esthétique minimaliste, est une bande dessinée complexe, douce, riche. Magnifique.
Strange Fruit, La Chanson d’Abel – A.Dan & Hazard
Aire Libre est une collection créée par Jean Van Hamme en 1988 chez les éditions Dupuis, et qui a vu naître une quantité de BD avec un niveau de qualité hallucinant. Dans les plus connus, on pourra citer S.O.S. Bonheur, La Guerre éternelle, Sarajevo-Tango, Le Sursis, Le Photographe, et plus récemment, Madeleine, résistante, Inhumain, et j’en oublie et je suis désolé…
Alors quand je me lance dans la lecture de Strange Fruit, La Chanson d’Abel, je sais que je dois m’attendre à un roman graphique aussi nécessaire que bouleversant. En retraçant la genèse de la chanson emblématique Strange Fruit, ce récit met en lumière le pouvoir de la musique face à l’horreur et à l’injustice, tout en rendant hommage à son auteur méconnu, Abel Meeropol.
Le scénario de Vincent Hazard, construit autour des souvenirs croisés de Meeropol et de Billie Holiday, offre une plongée dans l’Amérique ségrégationniste des années 1930 à 1950. Le lecteur découvre, à travers les regards des deux personnages, la violence du racisme, les dangers de l’engagement politique et la force de l’art comme cri de révolte.
Une BD qui éclaire sur la création d’un grand classique du Jazz, mais qui raconte surtout une époque où racisme, maccarthysme et lutte pour la liberté aux États-Unis obligeaient à l’engagement et au courage. A lire, à tout prix.
A noter que cette BD est l’adaptation d’une fiction radiophonique réalisée par Vincent Hazard pour l’émission Autant en emporte l’histoire sur France Inter.
Corso – Danilo Beyruth
Un pilote chien s’écrase sur une planète inconnue tandis qu’une guerre entre chiens et chats fait rage dans la galaxie. Chien fou de son escadron, Corso refuse de se laisser abattre et cherche une solution pour survivre et repartir. Sa rencontre avec une colonie de chats va bouleverser ses certitudes.
BD de survie à ses débuts puis quête initiatique, Corso est une œuvre de science-fiction efficace qui brille d’abord par un dessin précis, ensuite par un rythme et une mise en scène tout feu tout flamme, et enfin par un univers aux créatures originales. Si l’histoire est un poil convenu, le scénario est solide et plutôt bien développé avec beaucoup de mystère et de suspens. On regrettera peut-être que les choses vont un peu vite (la fin tellement abrupte) car on aimerait en (sa)voir plus.
Corso reste une BD de très bon calibre, menée tambour battant par le brésilien Danilo Beyruth (connu pour ses travaux sur Daredevil, Deadpool…).
Yon, Tome 1 – Camille Broutin
Avec Yon, Camille Broutin livre un 1er tome saisissant qui s’inscrit dans la lignée des récits de survie et de huis clos psychologiques. L’autrice nous plonge dans un internat disciplinaire isolé, créant une atmosphère oppressante qui prend une toute autre dimension lorsque le “Phénomène” survient, enfermant les élèves dans l’établissement, désormais cerné par des créatures mortelles tombées du ciel.
L’un des points forts de Yon réside dans sa capacité à mêler les codes du thriller psychologique à ceux du fantastique. La menace extérieure, mystérieuse et terrifiante, fait écho aux conflits internes du groupe.
Si le thème du groupe d’adolescents confrontés à une menace inconnue dans un huis clos n’est pas inédit, Yon parvient à renouveler le genre grâce à une écriture maîtrisée et à un rythme soutenu. Le mystère autour du “Phénomène” donne envie d’en savoir plus même si on n’évite pas quelques clichés éculés propres aux récits adolescents.
Yon est une excellente surprise. Ce premier tome pose des bases solides, aussi bien sur le plan narratif que graphique, et donne très envie de découvrir (vite) la suite !
Electric Miles, Tome 1, Wilbur – Nury & Brüno
Voici une œuvre qui ne laisse pas indifférent. Si bien qu’elle interroge sur le rapport à la lecture et à la création.
Electric Miles se déroule à Los Angeles à la fin des années 1940. Morris Millman est un agent littéraire un peu idéaliste, qui croise par hasard l’un de ses héros d’enfance : Wilbur H. Arbogast, ancien auteur à succès de science-fiction, aujourd’hui oublié et rongé par ses propres démons. Fasciné, Millman rêve de relancer la carrière d’Arbogast et lui propose de publier un nouveau texte, espérant le vendre à Hollywood et retrouver la gloire passée de l’écrivain. Arbogast a bien un livre sous la main. Mais il ne veut pas le sortir. Il affirme que son texte est dangereux, à tel point qu’il pousse ses lecteurs au suicide. Il va même jusqu’à prétendre que ce manuscrit détient des vérités si profondes qu’il pourrait fonder une nouvelle religion et régenter le monde. Millman est séduit, il imagine déjà un succès de librairie !
Sans en dire trop sur l’intrigue, notons que la BD s’engage alors dans une quête où se mêlent mystère et mysticisme. On oscille entre une ambiance de polar noir, teintée de science-fiction et de fantastique, où la frontière entre réalité et hallucination se brouille peu à peu. Le récit est volontairement déroutant et hypnotique, et interroge le pouvoir de la fiction, la manipulation des gens et la folie créatrice, tout en rendant hommage à la littérature pulp et à l’esthétique des années 1950. C’est au fond une réflexion sur la création littéraire et une plongée dans les dérives sectaires (on pense à la scientologie).
Ce 1er tome pose les bases d’une série ambitieuse qui laisse le lecteur dans l’attente d’une suite forte de révélations à venir.
Les suites qui valent toujours le coup en 2025 !
Gagner la guerre, T5 – Frédéric Genêt
Gagner la guerre est l’adaptation en BD du roman éponyme de Jean-Philippe Jaworski, un immense roman de fantasy. Difficile de résumer l’énorme récit raconté du point de vue de Benvenuto Gesufal, anti-héros détestable, espion, assassin et homme de main sans scrupules au service du Podestat de la République de Ciudalia, Leonide Ducatore. L’univers est inspiré de la Renaissance italienne et mêle action, politique et trahisons.
L’adaptation en BD est formidable, que ce soit le dessin qui imagine une architecture fouillée, inventive, précise, que le scénario qui arrive à adapter l’essentiel et l’essence du roman.
Mais cette adaptation a néanmoins un défaut : elle nous frustre. On sent qu’une grande partie de l’univers imaginé par Jaworski n’a pas pu être développé, que des choix drastiques ont été faits. L’occasion de lire le roman et de profiter en parallèle de cette grande BD de fantasy.
Hirayasumi, T7 – Keigo Shinzô
J’en parle dès qu’un nouveau tome sort, et j’en suis toujours très satisfait ! Alors oui, j’aimerais que certaines choses avancent un peu plus vite, mais prendre le temps de développer les liens entre les personnages, les faire grandir, mieux les comprendre, le tout en tissant une bienveillance qui fait du bien, font d’Hirayasumi une œuvre dont on ne se lasse pas. Et en plus, ils tournent un film de zombies ! Qu’espérer de mieux ?
Donjon Parade, Tome 7 – Le sirop des costauds – Sfar, Trondheim & Tebo :
Un Donjon Parade toujours aussi efficace, parfait pour les enfants, mais on nous a habitué à mieux !
Donjon Parade, Tome 8 – L’hostellerie des impôts – Sfar, Trondheim & Surcouf
Je pourrais dire exactement la même chose que précédemment, à ceci près que celui-ci est un poil plus original dans son postulat de base.
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