Aujourd’hui, Jules est parti à New York… J’aurais voulu qu’il ne parte pas… C’est égoïste de vouloir qu’il reste ? Nous nous sommes dit au revoir hier soir, il partait tôt ce matin. Je ne pensais pas qu’il serait si difficile d’être séparée de lui… Nous avons passé tellement de temps ensemble… et à la fois si peu…
Il m’attendait souvent à la sortie de mon travail, nous allions nous promener, nous prenions des photos. Et ce soir, naïvement, j’espérais qu’il serait là. On s’habitue vite à ces petites attentions. La première fois, il avait juste proposé que nous allions boire un verre. Nous n’avons même pas bu. Nous avons marché et marché, et parlé et parlé. Nous avons fait le tour des passerelles de Lyon, pas toutes. Nous nous sommes promis que nous le ferions. C’était agréable. Puis nous avons eu mal aux pieds. Nous n’étions pas loin de chez moi, alors nous sommes montés. C’était un moment particulièrement parfait. Tout, jusque-là, a été parfait.
Par exemple, un soir, nous sommes allés au restaurant, et nous avons fait un pari et j’ai perdu. Il me disait que Barack Obama le suivait sur Twitter, et c’était impossible, je n’arrivais pas à y croire ! Il n’avait pas menti… Du coup, j’ai payé le repas, et je n’avais jamais payé le resto à un homme ! Mon ex ne supportait pas l’idée que je paye, et les ex avant lui se faisaient une joie de m’inviter et j’étais assez bête pour accepter systématiquement. Je me disais que si ça pouvait leur faire plaisir… Et là, je paie, et il n’est même pas gêné, il s’en moque, il n’est pas dans un trip sexiste, il ne veut pas m’en mettre plein la vue avec une carte bleue, non. Il est juste lui-même.
Il sourit quand on sort du resto et il me dit :
– On devrait remettre ça !
– Je suis d’accord !
– D’ailleurs, tu sais qui me suis d’autre sur Twitter ?
– Non ?
– Bill Murray !
– Je te crois pas !
– On parie ?
Je n’ai pas parié. C’est comme ça qu’il m’a parlé d’Un jour sans fin, le meilleur film du monde selon lui. Il dit souvent qu’une chose est la meilleure du monde, puis il se reprend et dit que c’est très con de dire une chose pareille. C’est là que je lui ai dit que je préférais SOS Fantômes, et il m’a alors répondu que si je continuais à dire des choses pareilles, il se sentirait obligé de m’épouser.
J’ai rigolé et lui ai dit qu’il était bête.
Mais la vérité, c’est que j’ai adoré qu’il me dise ça. Parce que même si bien sûr, nous n’allons sans doute jamais nous marier, ça voulait dire qu’il s’imaginait avec moi. Nous avons continué à marcher, c’était chouette. Nous nous sommes embrassés sur une passerelle. Je m’étais dit que nous continuerions chez lui…
Mais nous avons parlé toute la nuit. C’était… magique ! Oh, je suis clichée ! Bah, je peux bien être clichée dans mon journal… Le journal de Bridget Jones est rempli de clichés après tout, non ? Je ne sais plus, je ne me rappelle plus trop du bouquin… Bref… C’était magique. Pas magique, parfait. Je ne sais pas comment dire ça… Quand tout s’emboîte parfaitement… Non, l’image ne va pas, nous ne nous sommes pas emboîtés. C’est pas dans Pulp Fiction que la nana de Bruce Willis dit ça ? On s’emboîte ? J’aurais bien voulu que nous fassions l’amour. Mais nous nous sommes assis dans le canapé et nous avons parlé. J’avais peur de faire l’amour (en plus, ce n’était pas vraiment le bon moment…), peut-être qu’il l’a ressenti, peut-être qu’il avait peur aussi. Peut-être qu’il n’avait pas envie. Peut-être qu’il voulait juste parler. Il m’a pris la main, je l’ai laissé faire. C’était bizarre parce que le geste était naturel, comme si nous avions fait ça des milliers de fois. Parfois, il la lâchait et je lui reprenais. J’ai même osé poser ma main sur sa cuisse, et vers 4 heures du matin, j’avais ma tête sur son épaule et nous commencions vraiment à être fatigués, et là, il m’a demandé si je voulais dormir avec lui. Nous nous sommes préparés et nous sommes mis au lit. J’avais un pyjama pas sexy et lui un caleçon et un t-shirt. J’étais un peu tendue, je me suis dit qu’il allait tenter quelque chose, et j’ai eu cette pensée inhabituelle, que je pouvais faire le premier pas. J’avais posé ma main sur sa cuisse, bon, plus sur son genou, mais c’était déjà ça. Je lui ai pris la main dans le lit. Il s’est tourné vers moi, et je lui ai tourné le dos. Je me suis rapprochée de lui et il est venu contre moi. Nous nous sommes endormis comme ça. Dans la nuit, nous nous sommes décollés, je l’ai senti bouger. Je me suis ensuite réveillée vers 10 heures. Le lit était vide. J’ai eu peur un instant, je me suis dit qu’il était parti, et je me suis rappelé que j’étais chez lui et qu’il faudrait être extrêmement idiot pour quitter son propre appartement… Je me suis levée, je suis allée dans la cuisine, il n’était pas là. Dans le salon y’avait un papier sur la table. Je l’ai gardé depuis :
« Il est 9h45, je suis allé chercher le petit déjeuner. Je reviens vite.
Bisous !
PS : Terton, si tu lis ce mot, ne le fait pas tomber de la table, il n’est pas à ton intention ! »
J’ai ri !
Terton était sur le canapé, m’ignorant complètement. Je me suis rafraîchie (bon, je suis allée aux toilettes, je vais pas y aller par quatre chemins, après tout, jamais personne ne lira ce carnet…) et me suis recouchée. Je l’ai attendu. Il est revenu, je l’ai entendu poser les sacs de la boulangerie, se déchausser, parler à son chat, je crois qu’il lui a demandé si tout allait bien et Terton a répondu « miaou », et Jules a fait : « je m’en doutais ». Puis il est revenu dans la chambre. Il s’est déshabillé et s’est recouché. Il est venu contre moi, je me suis demandé s’il était nu, j’ai voulu poser ma main sur sa hanche et j’ai touché son sexe. Il a sursauté, il avait un caleçon. Je me suis excusée, il a dit pas de problème, il m’a dit qu’il était allé à la boulangerie, j’ai dit que j’avais vu le mot et je l’ai embrassé. Et il m’a embrassé. Et nos mains se sont baladées partout sur le corps de l’autre et puis je me suis rappelée que j’avais mes règles et pour une première hein… Ça n’allait pas être top… Je lui ai dit bêtement :
– Je suis désolée, ce n’est pas la bonne période.
Et il a dit :
– Tu n’as surtout pas à t’excuser pour ça. Et puis j’ai faim en plus !
– Et tu préfères manger que…
– Bien sûr ! Au moins, je suis sûr d’être comblé par mon petit déjeuner !
Il a rigolé et je l’ai traité de goujat.
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Je ne pense qu’à lui… Je n’ai pas autre chose à faire que tourner toutes mes pensées vers lui ? Oui mais ça me fait tellement de bien… Vivement qu’il rentre. Déjà, il a raccourci son séjour, il voulait partir un mois au début. Mais quinze jours, c’est long aussi…
Il m’a envoyé une photo du Pont de Brooklyn. Ce n’est pas une passerelle, m’a t-il dit, mais j’aurais bien voulu t’y embrasser.
Nous avons pris l’habitude de nous embrasser sur tous les ponts que nous traversons. Ça a commencé sur les passerelles.
Il me manque…
Je vais lancer Netflix, ça fera passer le temps.
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Je me suis toujours moquée de Pénélope attendant Ulysse pendant des années. Je trouvais que c’était une vision très sexiste de l’amour.
Et je suis là à attendre le retour de Jules… Bon, je ne l’attendrais pas vingt ans, c’est sûr ! Quoique si elle a ressenti pendant vingt ans ce que je ressens en ce moment, je ne peux pas lui jeter la pierre… Mais de toute évidence, c’est plus le poids de la tradition du mariage et ses devoirs de femme qui l’ont faite attendre aussi longtemps. Au fond, j’admire beaucoup sa fidélité à Pénélope.
Bref… Je ne passe pas non plus mon temps à me morfondre. Je vois mes copines, je sors, je profite aussi de mon célibat. Parce que j’ai rencontré Jules si vite à vrai dire. Je n’ai pas eu le temps de souffler.
Je me suis demandée si je devais ralentir les choses avec lui. Il m’a posé la question d’ailleurs. Mais comme je n’étais plus amoureuse de mon ex depuis pas mal de temps déjà… Fallait juste prendre la décision. Mais oui, j’ai réfléchi à lever le pied. Et puis… Franchement, je serais bête de ne pas profiter de ce qui m’arrive, non ?
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Je n’écris pas autant que je devrais…
Je n’y arrive pas. Comment ils font les autres pour écrire tous les jours ? Je sens que ce carnet va être à 90% vide… Allez secoue-toi Manon !
Tiens, raconte ta journée !
Mon ex m’a écrit un mail. Comme je ne réponds pas à ses coups de téléphone… Il veut me revoir, il veut que je revienne… S’il savait que je suis déjà passée à autre chose. C’est vrai que je suis vite passée à autre chose… Je ne sais pas si c’est une bonne chose. J’ai peur du retour de bâton. J’espère que Jules ne sera pas un mec de transition. J’aimerais bien qu’il me prenne au sérieux.
J’ai l’impression que c’est le cas.
Avec les papillons dans le ventre qui apparaissent quand je pense à lui ou quand je reçois un de ses messages, je crois bien que je suis en train de tomber amoureuse…
J’ai tellement envie de le connaître… Je lui ai demandé ses livres préférés, je suis allée les acheter. J’aime comprendre son univers. Savoir dans quoi il aime se plonger. Il m’a dit qu’il voulait aussi connaître mon univers, qu’il n’y avait pas de raison que ça ne soit que dans un sens, et il m’a dit que dès qu’il rentrerait il s’en occuperait. Alors je lui ai fait une playlist de musique classique sur Spotify et il l’a écoutée en se promenant dans les rues de Manhattan. Et ça m’a fait plaisir. Il m’a dit qu’il aurait voulu que je sois là, qu’on aurait pu écouter la musique ensemble avec nos écouteurs respectifs et une double prise comme il avait vu dans un film.
Là, il m’a demandé s’il était trop romantique. J’ai dit non ! Alors on fera ça à son retour.
Oui donc, l’autre a écrit… Il s’excuse, il dit que c’est trop bête, qu’il a fait une erreur, mais qu’on fait tous des erreurs, comme moi de le quitter… J’ai trouvé ça tellement lamentable… J’imagine que quand on est désespéré, on ne sait plus très bien ce qu’on fait… Je lui ai répondu. Je lui ai dit que je ne l’aimais plus. Que ça ne servait à rien d’insister. Que j’étais passé à autre chose. Je n’aurais peut-être pas dû… Il m’a appelé de suite après, il a laissé un message où il me traite de grosse pute… Je ne suis pas grosse… Et en plus, j’ai perdu du poids…
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Je lis un livre vachement intéressant en ce moment. Un biologiste qui observe ce qu’il appelle un Mandala dans une forêt pendant un an. La même petite zone qu’il décrit selon les jours et les moments de l’année. J’ai été stupéfaite par la capacité d’observation du biologiste. Je me disais qu’au fond, un écrivain fait un peu pareil, il observe quelque chose et raconte ce que ça lui inspire. Par exemple, dans son Mandala, le biologiste observe des insectes, et à partir de ses connaissances, il nous explique toute leur vie, leur mode de reproduction, etc. Et on se laisse porter par le truc, c’est génial ! Du coup, j’en ai parlé à Jules (oui, ma vie tourne autour de lui en ce moment, il me manque tellement…), et il a dit qu’il adorerait le lire, et il a même dit que ça lui donnait une idée de nouvelle, quelqu’un qui observerait le même endroit tous les jours, puis il a dit que ça avait déjà dû être fait.
Je lui ai dit qu’il me manquait. C’était plus fort que moi, je voulais me mettre à nu, tâter le terrain.
Il a dit que je lui manquais aussi et qu’il serait vite là. Qu’il voulait me prendre dans ses bras, se promener avec moi, me sentir, me goûter à nouveau.
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J’ai commencé un des livres préférés de Jules, Rue de la Sardine. C’est le livre qui lui a fait découvrir Steinbeck. Il adore chez Steinbeck son rapport à la mer. Je ne savais pas que Jules aimait autant l’eau. Apparemment, il passait ses étés sur le Bassin d’Arcachon quand il était enfant. Il pêchait beaucoup, surtout des coquillages. Je crois qu’il n’y est pas retourné depuis la mort de sa mère.
J’aime bien le livre. J’avais lu Les Raisins de la Colère de Steinbeck. Clairement, Rue de la Sardine est une œuvre mineure, mais il s’y dégage une atmosphère particulière, un goût de bonheur simple. C’est agréable.
C’est marrant, j’ai donné les traits de Jules à Doc, un des personnages du roman, je n’arrive pas à m’en défaire. Pourtant, lorsque Steinbeck le décrit, ça n’a rien à voir du tout ! (Après quelques recherches sur Internet, j’ai trouvé qu’il y avait eu une adaptation en film du livre et c’est Nick Nolte qui joue Doc.)
J’ai eu ma mère au téléphone. Elle s’inquiète. Je lui ai parlé de Jules. Elle trouve que c’est rapide. Mais si je suis heureuse, elle n’a rien à redire. Je n’ai pas osé lui dire que de toute façon, je faisais bien ce que je voulais de mon cul… et du reste.
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Mince, je n’ai pas écrit depuis des jours… Pas que je n’avais rien à dire. J’aurais beaucoup à dire sur ma relation avec Jules (j’ai fait l’amour au téléphone pour la première fois, et j’ai adoré !).
D’ailleurs, il rentre de New York aujourd’hui. J’appréhende. Je ne sais pas si nous allons nous voir, il sera certainement fatigué. J’aimerais bien le voir. Nous n’avons pas mis de mots sur notre relation. Mais je crois bien que nous sommes ensemble.
Pendant tout son séjour, je ne pouvais m’empêcher de vouloir être avec lui. C’est étrange qu’une personne que je connais depuis si peu de temps me manque autant. Étrange et agréable à la fois. Nous nous sommes si peu vus, j’ai l’impression de le connaître depuis si longtemps, depuis toujours…
Je me sens bête.
J’essaie d’écrire. J’essaie de tenir ce journal. Ça m’aide à y voir plus clair. J’écris quand ça vient. Je ne mets pas de date, je crois que je n’ai pas envie de mettre de temporalité là-dedans. Je l’ai dit à Jules. Il m’a dit que c’était chouette mais que si c’était un journal, il ne pourra pas le lire. Du coup je ne sais pas… C’est peut-être mieux que ce soit un journal. Il m’a dit que mes mails étaient très agréables à lire, qu’ils lui faisaient du bien, qu’il se sentait moins seul à l’autre bout du monde.
À vrai dire, c’est quelqu’un de très simple. Il ne dit jamais aux gens ce qu’ils doivent faire, ou alors pour les emmerder. Il dit qu’on doit faire ce qui nous fait plaisir, que ça n’a pas besoin d’être un truc sur le long terme. Même si ça dure une semaine, tant que ça a été plaisant, c’est l’essentiel. J’ai hésité à faire ça directement sur l’ordinateur, mais j’aime bien écrire à la main.
Il m’a beaucoup écrit depuis New York. Même s’il désirait faire ce voyage tout seul, je crois qu’il voulait que d’une façon ou d’une autre, je sois un peu là. Quand on a que les mots pour exprimer ce qu’on ressent… C’est quelqu’un qui n’a pas peur de s’exprimer.
Il m’a écrit tous les jours. Il m’a envoyé des photos. J’aurais voulu être avec lui.
J’aimerais qu’il m’aime.
Je crois que je l’aime. Oui, je l’aime bien sûr, je ne sais pas si je suis amoureuse, je crois bien être déjà amoureuse de lui… J’en sais rien. Je suis surtout euphorique. C’est possible d’aimer quelqu’un si vite ?
Je suis bien consciente que je dois certainement l’idéaliser un peu. Peut-être trop. J’ai apprécié qu’il s’ouvre à moi de la sorte. J’ai du mal à imaginer ce qu’il a dû ressentir, ce qu’il doit ressentir. Il a perdu l’amour de sa vie et il doit apprendre à aimer de nouveau. Sans comparer, juste en prenant ce qu’on lui offre.
Il fallait voir ses yeux briller quand il parlait d’elle. Il me donnait envie de la connaître. Cela fait quatre ans qu’elle est décédée, et il semble être encore amoureux d’elle. Je ne sais pas. Il la respecte profondément, je crois qu’il respecte surtout l’amour qu’il a reçu de cette femme et l’amour qu’il lui a donné. Après une telle histoire, après autant de passion, tu ne peux pas aimer n’importe comment ensuite. Cela doit être à la hauteur de ce que tu as vécu. Pas pareil, différent, mais au moins aussi fort.
Je me sens nulle à côté de ça. Je ne sais pas ce que j’espère….
J’ai adoré notre premier baiser. C’était le soir où j’ai dormi chez lui pour la deuxième fois. Nous étions allés au restaurant, et quand nous en sommes sortis, nous avons un peu marché, et nous sommes allés sur la Passerelle du Palais de Justice. Le point de vue y est superbe. Juste au-dessus de la Saône avec devant nous la Colline de la Croix Rousse et sur notre gauche le Vieux Lyon et la Colline de Fourvière. C’est très beau.
Je me demandais s’il voulait m’embrasser. Je me suis arrêtée au milieu de la passerelle pour profiter de la vue. La rivière sous nos pieds était plutôt agitée, beaucoup de courant, j’aime les eaux qui vivent. Nous avions parlé de L’été de Kikujiro juste avant, j’étais étonnée qu’il connaisse si bien le cinéma de Kitano, je suis une grande fan. Et du coup, j’avais la musique du film dans la tête, les notes de piano de Joe Hisaishi.
Alors, je lui dis :
– J’ai la musique de Kikujiro dans la tête !
Il me dit :
– Rappelle-moi comment ça fait ?
Il sourit en me disant ça, parce qu’il veut me faire encore chanter, et il veut voir si je vais le faire de nouveau.
Je me mets à fredonner les notes :
– Palalalala lala palalalala lala la la, Palalalala lala palalalala lala la la…
Il m’embrasse.
Je lui rends son baiser. La musique continue dans ma tête. Je sens une chaleur envahir ma poitrine, puis mon ventre. J’ai l’impression d’être un personnage de comédie romantique.
Nous avons ensuite marché main dans la main, nous avons pris le métro jusqu’à chez lui. Nous avons beaucoup parlé. J’ai déjà raconté la suite…
Nous nous sommes revus cinq jours plus tard. C’est moi qui ai voulu qu’on attende un peu. J’avais été tellement frustrée de ne pas lui avoir fait l’amour ce matin-là… Faut dire que j’ai aussi déménagé et que je voulais que ça soit parfait quand il viendrait.
Et du coup, cette fois, il est venu chez moi, juste pour boire l’apéro. Nous avons bu seulement un verre, et nous avons fait l’amour. C’était bien. C’était tendre. Un peu sauvage. J’ai joui. Je le dis parce que ça faisait longtemps que je n’avais plus joui… en faisant l’amour…
Mon ex était expéditif. Au début ce n’était pas comme ça, c’était bien même. Puis… Je ne sais pas, j’imagine que c’est aussi ma faute. Quand tu fais l’amour avec quelqu’un alors que tu préférerais jouer au Scrabble et que tu détestes le Scrabble, c’est qu’il y a un problème, non ?
Il vient de m’appeler ! Il est arrivé et aimerait me voir ! Il arrive !
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Je devrais écrire plus souvent… Ça doit bien faire une semaine encore… Oui, ça fait une semaine qu’il est rentré.
Je devrais écrire plus souvent, certes, mais nous passons tout notre temps ensemble… A midi, il est venu manger avec moi, il faisait beau, il avait préparé un pique-nique.
Une copine m’a dit de faire attention, que tout va certainement trop vite. Mais c’est idiot je trouve. Si nous sommes bien, pourquoi devrions-nous ne pas complètement exprimer ce que nous ressentons ?
Je crois qu’il a failli me dire qu’il m’aime. Je ne sais même plus le contexte. On discutait, je ne sais plus de quoi, et je l’ai chambré, ça l’a fait rire, et il a dit : « Qu’est-ce que je t’ai…dore toi ! »
Du coup, je lui ai répondu que je l’ai… dorais aussi.
Il a souri timidement.