Les premières notes de piano donnent le ton. Cet album live d’Ahmad Jamal sera doux, maîtrisé, mélodieux, audacieux.
Vendu à plus d’un million d’exemplaires, cet album est un grand classique du Jazz.
Dans cette première version, ce sont 8 morceaux qui ont été sélectionnés par le maître. Il en aurait enregistré près d’une quarantaine durant les deux soirs de concerts. Face au succès du disque, une nouvelle version augmentée sera alors mise sur le marché pour un total de 20 morceaux. Les 20 restants seraient hélas perdus désormais.
Si 1959 est souvent considérée comme la meilleure année du Jazz, 1958 n’est pas en reste grâce (entre autres) à cet album sublime qui lancera définitivement la riche carrière d’Ahmad Jamal.
La force d’Ahmad Jamal, c’est d’exprimer son art dans quelque chose qui semble si simple à nos oreilles. A vrai dire, son style, proche d’un Thelonious Monk (ils ont cette capacité à jouer avec le temps, on n’enchaîne pas frénétiquement les notes, le silence fait partie de la mélodie) rend cet album (mais aussi toute son œuvre), à la fois facile d’accès, mais aussi terriblement parfaite. Il suffit d’écouter But Not For Me et la façon dont il construit son récit et dont il joue ses notes, pour se convaincre que dans cette simplicité, il y a quelque chose de plus aérien, quelque chose qui transcende la musique.
Un grand album qui mérite très largement sa place parmi les meilleurs disques de Jazz de tous les temps.